— Par Marion Galy-Ramounot —
C’est l’une des stars de la Coupe du monde féminine de football. Sans aucun doute, Wendie Renard fera «grande» impression lors du match de l’équipe de France contre le Nigéria, ce lundi 17 juin. Nous avons rencontré la défenseure des Bleues à quelques semaines du coup d’envoi du Mondial. Portrait.
Elle est celle qui a inscrit un magistral doublé de la tête en ouverture du Mondial contre la Corée du Sud. Celle qui a aussi maladroitement marqué contre son camp face à la Norvège. Wendie Renard, star incontestée de l’équipe de France – avant même la capitaine Amandine Henry ? -, adulée par les uns, hautement crainte par les autres. Avant d’affronter les Bleues, une partie de l’entraînement des Norvégiennes était d’ailleurs dédiée à la menace Renard.
Son 1,87 m et son charisme sur le terrain (d’aucuns jurent que certaines de ses adversaires perdraient la balle dès qu’elle entre dans leur champ de vision) n’y sont pas pour rien. Son toucher de balle et sa qualité de passe, incontestés de tous, non plus. «La meilleure défenseure du monde», ose son ancien entraîneur Farid Benstiti, le premier à avoir cru au potentiel de cette joueuse brute de décoffrage, arrivée de Martinique en 2006, à tout juste 16 ans.
«J’avais 8 ans quand j’ai dit à ma mère que je voulais aller jouer au football en métropole, porter le maillot de la France et représenter mon pays», nous confie dans un sourire Wendie Renard à Clairefontaine, deux mois avant le coup d’envoi de la Coupe du monde féminine de football. «Au début, dit-elle, elle a rigolé.» Mais la mère de cinq enfants (cinq filles) sait déjà, au fond d’elle-même, la pugnacité de sa petite dernière. Enfant, la numéro de 3 des Bleues excelle en sport : en foot bien sûr, mais aussi en athlétisme – on l’appelle la «nouvelle Pérec de Martinique» -, et en handball, le sport familial. «Petite, j’avais beaucoup d’énergie à dépenser», se souvient celle qui a grandi dans la commune du Prêcheur, à l’extrémité nord de la Martinique. «Il paraît que je frappais déjà avec mes pieds dans le ventre de ma mère !»
Dans la cour d’école, elle humilie gentiment les garçons. Pied de nez aux moqueries subies sur sa grande taille, qu’elle perçoit alors comme un «défaut» physique. Elle en découvrira bientôt les autouts. Son envie de quitter son île concorde avec la mort de son père, Georges Renard, en août 1998, survenue quelques jours après la première victoire des Bleus à la Coupe du monde. «C’était un ange, calme, généreux», résume-t-elle. La figure paternelle est présente, toujours, pour celle qui garde un lien très fort avec sa famille. Quand un journaliste lui demande ce qu’elle a éprouvé pendant le match de la Corée du Sud, le 7 juin, elle répond : «On pense à beaucoup de personnes dans la tête.» À qui en particulier ? «À mon papa, si vous voulez tout savoir», répond l’athlète, habituellement avare en confidences. La victoire transforme…
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