— Par Catherine Conconne —
Ils sont là, à tourner au-dessus de l’actualité qui les laisse dans la désespérance de l’indifférence, à épier la moindre occasion de sortir leur sifflet rouillé pour critiquer, fustiger, incendier. Ces donneurs de leçons se découvrent brusquement des dons de lucidité retrouvée sur la perception d’un pays. Brusquement, voilà qu’ils auraient découvert que gérer un pays uniquement sur la base de la distribution d’aides sociales et de billets d’avion n’était pas une vision moderne du développement, ni une volonté politique affichée de contribuer au progrès dans le respect et pour la dignité de leurs compatriotes.
Mais les échéances électorales approchent et il faut bien se donner une existence, un semblant de contenu, se faire entendre, à défaut d’être écoutés. Pourquoi pas, on pourrait dire. Tout cela relève du jeu démocratique.
Mais tout de même, j’ai envie de dire, débattons, critiquons, fustigeons mais sachons garder raison et décence. Ma grand-mère dirait volontiers « tiré ti brin la si bô zyé ou… ».
La semaine dernière, on avait droit aux diatribes sur la liquidation de l’hôtel MAROUBA. Brusquement, les voilà devenus partisans invétérés de l’hôtellerie martiniquaise !
Mais qu’avez-vous donc fait du temps de votre splendeur ? Qu’avez-vous fait pour empêcher la fermeture définitive – oui définitive – de chambres d’hôtels sous les enseignes LEYRITZ, CARITAN, KALENNDA, BEAUFOND, PRIMEREVE,….aujourd’hui rayés de la carte du patrimoine hôtelier.
Oui, qu’avez-vous fait pour empêcher que ces patrimoines soient lâchés, abandonnés aux risques de la spéculation immobilière, à la découpe ?
Oui, qu’avez-vous fait pour que ces entités hôtelières soient définitivement préservées à des fins d’activité touristique ?
Dès son élection, Serge Letchimy affichait d’emblée : « non seulement, nous devons augmenter notre parc hôtelier mais plus aucune chambre d’hôtel ne sera livrée à la découpe spéculative ». Et c’est fort de cet engagement que des démarches ont été mises en œuvre.
Oui, l’actuelle majorité régionale a sauvé l’emprise de l’ex-Méridien (Kalennda) en empêchant de justesse, la transformation du site en logements de luxe et permettre ainsi un appel à projets qui a déjà désigné un lauréat pour un nouvel hôtel.
Oui, l’actuelle majorité s’est battue pour encourager le maintien de l’hôtel Diamond Rock en site voué à l’hôtellerie. C’est grâce à cette détermination qu’un établissement de très bon niveau verra le jour au plus tôt.
Oui, l’actuelle majorité continuera de prendre toutes les dispositions pour sauver l’actuel Marouba de l’aubaine immobilière qu’il pourrait susciter.
Et de manière générale, tout est et sera mis en œuvre pour augmenter en nombre et en qualité l’offre hôtelière martiniquaise.
D’ailleurs, 17 unités hôtelières ont pu à ce jour bénéficier des dispositifs activés par l’actuelle majorité pour permettre construction, modernisation, réhabilitation, extension.
La passivité qui avait présidé au spectacle désolant offert par tout un pan de notre économie en grande souffrance a vécu. Place à l’audace, à l’ingénierie moderne et au sens des responsabilités qui dépassent les petites phrases colorées, les doigts pointés, les vociférations et les rictus enflammés.
Pour continuer, leur nouveau « chouval bwa » de bataille : la reconstruction du Lycée Schoelcher.
Là-aussi, la décence devrait présider les débats.
Oui, le paquet avait été sur la reconstruction du Lycée Schoelcher que vous aviez même prévu de le débaptiser, de l’effacer des mémoires, y compris architecturales, sur le terreau populiste de l’art du révisionnisme historique que vous savez si bien manier.
Oui, vous aviez choisi d’abandonner, oui d’abandonner en toute irresponsabilité, la vingtaine de lycées en grande souffrance que compte le pays. Partout délabrement, zéro travaux, médiocrité immobilière, danger pour les élèves avaient été volontairement préférés à l’emblématique lycée Schoelcher, enjeu d’armes électorales contre l’ancien maire de Fort-de-France, devenu Président de Région.
Oui, vous vous étiez empressés de choisir le grand show des plans, des travaux du futur lycéepour un énième véglaj’ auprès du peuple.
Mais qu’aviez-vous prévu pour reloger les élèves, le temps de la reconstruction ?
Où aviez-vous prévu d’installer le lycée de transit et garantir ainsi son unité pédagogique ?
Au « RIEN » qui vous va si bien comme toute réponse à ces questions,…on aperçoit déjà désinvolture et force gestuelle fanfaronne, une réponse genre : «voté ba moin, nou ké wè sa apré » !
Ce n’est qu’en 2011, que l’actuelle majorité soucieuse de l’unité éducative légitime et qui ne vous avait jusque-là pas interpellé, s’est activée à rechercher un site pour héberger l’actuel lycée. L’ancienne maternité se prêtait bien à cette nouvelle affectation. Des travaux importants étaient néanmoins nécessaires. Car il fallait non seulement transformer avec soin un ancien hôpital en lieu d’éducation mais également, faire le choix indiscutable de la sécurité par une mise aux normes sismiques de très bon niveau afin de suivre les recommandations d’experts reconnus sur la question.
Où est la faute ? Où est l’échec ? Où est le problème ?
Quel est le sens de votre énième indécence ? Quel est le sens de votre énième coup de sifflet ?
On pourrait rajouter dans le débat, dans le même registre, le cancan sans manman à propos de l’Université des Antilles et dénoncer là-aussi, votre attitude de médecin légiste auprès d’une institution que vous avez lâchée, accompagnée chichement, très chichement pendant votre règne. Aujourd’hui, autour d’un problème dit CEREGMIA sur lequel vous vous focalisez dans un flagrant délit de hors-sujet, vous fermez toute réflexion destinée à garantir l’épanouissement de l’institution au profit d’un règlement post-mortem de votre indigeste défaite. Alors, il faut trouver des boucs-émissaires, des faux-fuyants, des faux-semblants, des cache-misère et dénoncer des financements issus de conventions que vous avez-vous-même contractualisées (12 sur 12 portent en effet votre propre signature…).
Alors, je veux bien que la campagne électorale à venir justifiera tous les excès, votre art consommé de l’attaque personnelle sur vos challengers, leurs proches, l’acharnement « au ras du caniveau » de vos blogs et autres affidés en quête de ticket pour la conquête, prêts à la danse du ventre pour vous séduire mais….un peu de décence et un pèlerinage mémoriel aux confins de votre conscience d’acteur du développement pendant 18 trop longues années ferait du bien à tous. A commencer à vous-même.
Catherine Conconne