— Par Emmanuel de Reynal et publié depuis Overblog —
Le scrutin organisé par la CTM a rendu son verdict. 26.633 martiniquais ont voté pour choisir leur pavillon. Ils avaient le choix entre deux variations rouge-vert-noir issues d’un premier tour rocambolesque. D’un côté le symbole originel des mouvements activistes popularisé notamment par Garcin Malsa, de l’autre un colibri noir sur trois bandes obliques. Et c’est cette dernière version qui a remporté les suffrages.
Avec cette nouvelle interprétation graphique des couleurs de l’OJAM, la Martinique dispose désormais d’un pavillon officiel qui flottera fièrement lors des manifestations sportives et culturelles auxquelles participeront nos compatriotes. Ses couleurs sont devenues aujourd’hui « le symbole de l’identité collective martiniquaise, qui transcendent les intérêts personnels et sont le reflet de nos valeurs communes ».
Je n’avais pas choisi ces couleurs lors du premier tour, car je les estimais clivantes et en contradiction avec les valeurs républicaines auxquelles je suis attaché. Mais je les ferai miennes, et m’attacherai à les défendre désormais, puisqu’elles représentent aujourd’hui notre identité martiniquaise. Je les défendrai, car en devenant les couleurs de la Martinique, elles ne sont plus les couleurs du séparatisme. Elles ne sont plus les couleurs d’une fraction de Martiniquais, mais bien les couleurs de tous.
Si en 1794 j’avais eu à me prononcer sur les couleurs nationales, je n’aurais sans doute jamais choisi le bleu, blanc, rouge. Aujourd’hui pourtant, je m’incline devant elles avec le respect que je dois à mon pays. Je les défends car avec le temps elles ont su souder un peuple entier et incarner les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité.
Nos couleurs martiniquaises sauront emprunter le même chemin, j’en suis convaincu. Elles sauront nous réunir un jour sur ce qui nous rassemble, et non sur ce qui nous divise. Elles sauront porter dignement nos valeurs martiniquaises aux côtés de notre drapeau national.
La guerre du drapeau n’a que trop duré. Elle doit s’arrêter et ouvrir enfin un chapitre de paix. Le drapeau RVN est mort, vive le pavillon martiniquais !