Ce premier mai 2020, il n’y aura pas de rassemblement à Fort de France, ni de défilés en raison de la pandémie due au Covid-19. Mais nous devons néanmoins honorer cette journée.
La crise sanitaire provoquée par cette épidémie a mis au grand jour l’état de délabrement dans lequel se trouve le service public de la santé. C’est une situation que dénoncent depuis des années les travailleurs du secteur : mauvaises conditions de travail, salaires bas, cadences infernales, manque de lits, de personnel, pénuries d’équipements, de médicaments, etc.
Mais cette crise sanitaire a aussi constitué pour le gouvernement une occasion inattendue pour accélérer ses attaques contre l’ensemble des travailleurs. Il en a d’abord profité pour faire voter par surprise le projet de réforme controversée des retraites en recourant à l’article 49-3. Puis profitant du confinement, il a poursuivi avec une série d’ordonnances modifiant le Code du travail : RTT, congés payés, durée hebdomadaire du travail, entre autres. Secteur public, secteur privé : tous les travailleurs sont visés.
Enfin, répondant aux injonctions du patronat qui n’entend pas perdre sur ses profits à cause du ralentissement brutal de l’activité, le gouvernement a décidé de lever le confinement le 11 mai en rouvrant les écoles pour permettre aux parents de retourner dans les entreprises.
Cette crise sanitaire, si elle perturbe la vie de millions de travailleurs, de dizaines de milliers en Martinique, ne constitue donc pas un obstacle pour le gouvernement dans la poursuite des attaques contre les travailleurs. Il ne fait pas de pause.
Cette journée du Premier mai doit être l’occasion de faire savoir clairement que nous travailleurs n’accepterons pas d’être les victimes pour sauver un système économique moribond et les privilèges de ses défenseurs.
Le gouvernement a annoncé que ses réformes étaient suspendues. Mais il n’a jamais dit qu’elles étaient annulées. Notre lutte ne doit donc pas prendre de pause pendant la crise.
Alors :
Organisons-nous en fonction de ce contexte pour exprimer notre refus de subir et notre détermination pour faire reculer le gouvernement.
Préparons-nous pendant cette période particulière en utilisant les moyens pour maintenir le contact : échanges téléphoniques, groupes de discussion en ligne, visio ou audio conférence, etc.
Exprimons notre refus catégorique des restrictions décidées par le gouvernement et leur retrait.
Plus que jamais, mettons en avant nos exigences : salaires, embauches, conditions de travail, etc.
Rejetons les appels à l’unité nationale du gouvernement et construisons l’unité des travailleurs
• Faisons de ce premier mai 2020 un moment essentiel dans notre lutte contre nos exploiteurs et leurs soutiens Dans ce contexte particulier, plus que jamais, nous travailleurs, nous devons nous regrouper par une pensée commune, par la conscience de classe, que nous faisons tous partie de la même classe des exploités, que rien ne peut marcher sans nous dans cette société, que c’est nous qui produisons toutes les richesses mais que seule en profite vraiment une minorité d’exploiteurs, les capitalistes.
Nous devons aussi prendre pleinement conscience que c’est notre classe seule qui peut changer cet ordre des choses en abolissant le salariat et le capital pour aller vers une société ou seule primera l’intérêt de tous.
Plus que jamais,
Vive le 1er mai. Vive la Journée Internationale de Lutte des Travailleurs !
Fort de France, le 27 avril 2020
Porte 2, Maison des Syndicats, Bd de Gal de Gaulle, 97200, Fort de France Tél. : 0596 70 25 89 ou 0596 70 57 17; Télécopie : 0596 63 80 10 // Internet : http://www.cgt-martinique.fr // mèl : cgtm.972@orange.fr