Des policiers en colère ont attaqué le QG de l’armée haïtienne à Port-au-Prince, dimanche. Les affrontements se sont soldés par des morts et des blessés. Le gouvernement a évoqué une « situation de guerre ».
En Haïti, des violences entre policiers mécontents et militaires ont fait deux morts et une dizaine de blessés dimanche 23 février à Port-au-Prince. Ces policiers manifestant pour de meilleures conditions de travail ont attaqué le quartier général de l’armée dans le centre de la capitale.
Dans un communiqué, le gouvernement a dit observer « avec préoccupation et consternation que la terreur a régné dans certaines artères de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ». « Afin d’éviter le bain de sang programmé (…), il a été décidé d’annuler le carnaval », a-t-il ajouté.
L’état-major militaire a décrit un assaut mené par des individus « encagoulés et munis d’armes à feu ». « Nous sommes assaillis. Nous sommes sous le feu d’armes de toutes sortes, de fusils automatiques, de cocktails Molotov, de gaz lacrymogènes », avait déclaré un peu plus tôt dans la journée le général des Forces armées du pays. « Parce que nous sommes attaqués, il y a eu des ripostes », avait-il fait savoir.
« Situation de guerre »
L’armée haïtienne a fait état d’un mort et d’un blessé dans ses rangs. Selon un bilan de source hospitalière, un policier a également été tué, ainsi qu’une dizaine d’autres personnnes blessées.
« Des obstructions de rues et une situation de guerre ont lieu dans l’aire du Champ de Mars, où des tirs nourris d’armes se sont fait entendre quasiment toute la journée. Il est difficile en ce moment d’établir un bilan de ces violences inouïes », a déclaré le gouvernement dans son communiqué.
Depuis plusieurs mois, les policiers exigent de meilleures conditions de travail et réclament notamment le droit de former un syndicat qui assurerait la transparence dans les négociations avec leur hiérarchie.
Mesures annoncées
Le président haïtien Jovenel Moïse a annoncé samedi une série de mesures pour tenter d’enrayer la crise, dont la création d’un fonds de secours pour les policiers tués dans l’exercice de leurs fonctions et d’un fonds pour une couverture d’assurance.
Depuis le début de l’année, Haïti enregistre une recrudescence d’enlèvements contre rançon, qui s’ajoutent aux luttes entre bandes armées qui empêchent régulièrement la circulation sur les principaux axes routiers du pays.
Par ailleurs, aucune issue n’a encore été trouvée à la crise politique qui paralyse le pays depuis plus d’un an et qui se double d’une crise économique très profonde.
Source : France24.com avec AFP