Vie chère, misère sociale, mépris colonial : nouveau souffle de la lutte ?

—Le n° 386 de « Révolution Socialiste », journal du GRS —

La proposition du RPPRAC de rencontrer les organisations syndicales montre de façon très claire qu’il a tiré les leçons des phases précédentes du mouvement contre la vie chère, et qu’il prend en compte les éléments nouveaux de la situation.

Aujourd’hui, la stratégie du pouvoir a un objectif unique : mettre fin à la mobilisation, assorti de deux moyens : pourrir l’emploi du temps par le harcèlement répressif, fermer la porte à toute négociation. Mais cette stratégie se heurte à des faits têtus : la colère populaire est toujours là, les prix étant toujours exorbitants, la réalité des superprofits, aussi bien de GBH que de CMA-CGN, est de plus en plus connue. Le mépris colonial qui transpire dans la gestion de cette affaire comme du reste, jette en permanence de l’huile sur le feu.

Cette situation rend nécessaire un mouvement plus large dans ses revendications comme dans sa composition. En déclarant adhérer à la volonté de poser la question des salaires, des minima sociaux, des pensions de retraite, en affirmant son intention de mettre les forces éveillées par son action au service d’une lutte commune, le RPPRAC prend le chemin de l’efficacité. La CGT, la CDMT, deux syndicats de FO, le mouvement social et politique RESPÉ, ont répondu positivement et participé activement au débat avec le RPPRAC et la centaine de participant·e·s rassemblé·e·s par lui.

Le souci unitaire parcourut la salle et constitua objectivement une interpellation de l’ensemble du mouvement syndical et audelà. L’autocritique faite de façon appuyée par les trois responsables du RPPRAC devrait logiquement entraîner une réponse positive des autres organisations syndicales.

Dans le moment qui se profile, rester l’arme aux pieds serait prendre une grave responsabilité. L’enjeu est considérable. Le sieur Macron vient de faire comprendre que l’intention de l’oligarchie française n’est pas de chercher des compromis. La mission confiée à Max Dubois, opposant bien connu au monopole béké (mais clairement pas opposant au système capitaliste luimême), ou les propos plus conciliants de Manuel Valls, ne doivent pas faire illusion. Prenant prétexte d’une situation internationale marquée par la ligne arrogante, impérialiste et belliqueuse de la bande de Trump, Macron annonce un nouveau tour de vis contre les masses populaires. Rien n’indique qu’il en aura les moyens vu la grande instabilité des rapports de forces en France. On peut en tout cas être certain que les cadeaux aux colonies ne seront pas au programme.

La seule issue pour ́nous sera de hausser le ton, de nous rassembler et d’entrer en lutte de façon organisée et déterminée.

Le RPPRAC propose de tenir des Assises populaires contre la vie chère. L’idée mérite d’être fouillée. Ici même, la proposition d’un congrès des organisations ouvrières et populaires a déjà été avancée. Le besoin d’échanges approfondis pour permettre au peuple de formuler ses exigences et de mettre en place les moyens de lutte pour y aboutir, ne fait pas de doute. Saisissons l’occasion sans tergiverser !

Autour du 8 mars, Journée internationale des Droits des Femmes : Ah ! La vie qu’on mène !

Un collectif de 8 organisations soit : AUT transport, CDMT, Culture Égalité, France Rein, KOMBIT- Mouvement du Nid, Soroptimist, Solidaires 972, Union des Femmes de Martinique, ont manifesté ce samedi 8 mars. L’initiative venait de l’Union des Femmes de Martinique. Ces 8 organisations entendaient souligner à nouveau le poids des multiples précarités (visibles et invisibles) quotidiennement vécues par la majorité sociale de notre pays, et en particulier les femmes. Il s’agissait ainsi d’exposer l’envers de l’organisation capitaliste de notre société, assise sur la domination masculine.

Autrement dit, l’exposition marchante, chantante de l’Atrium au Front de mer de FortdeFrance sur un air connu avec des pancartes à profusion et slogans appropriés, du MALVIVRE social et culturel.

La précarité dans ses formes multiples ne tombe pas du ciel ! Parmi les différentes interventions, la représentante de l’UFM rappelle l’organisation sociétale qui choisit, sans aucun hasard, ses victimes dans les couches populaires !

Ce MALVIVRE est en effet sourcé socialement, dans la dégradation continue du « Patrimoine des pauvres », c’est-à-dire les services Publics : transport, logement, insuffisances criantes des structures violentées, etc…

MALVIVRE imposé par les bas salaires, la faiblesse des indemnités de chômage, les petites retraites, les mauvaises conditions de travail des professionnelles chargées de prendre soin des catégories les plus vulnérables de la population…

Ce MALVIVRE concerne des milliers de nos compatriotes, et est un indicateur de l’écart criant du discours politicien face à ses promesses de bien-être social, en matière de politiques publiques !

Se sont donc rassemblé·e·s plus d’une centaine de manifestant·e·s avec parmi elles et eux, des membres de plusieurs organisations citoyennes et politiques dont Gladys Rogers, militante du RPPRAC qui a adressé quelques mots au public.

Dans ce contexte général plus que menaçant (Montée extrême droite et crise environnementale, il fut rappelé la solidarité avec toutes les femmes du monde entier en lutte, et la nécessité de coaliser toutes les forces sociales et politiques de résistance au néolibéralisme ! Un sujet stratégique qui était, ce même 8 mars à l’ordre du jour à la discussion à la maison des syndicats entre le RPRAC et les syndicats présents à son invitation.