Représentant le gouvernement français aux obsèques de Hugo Chavez, Victorin Lurel a multiplié les louanges à propos de l’ancien président vénézuélien, mort cette semaine à l’âge de 58 ans. « Chavez, c’est de Gaulle plus Léon Blum », a déclaré sur RTL et Europe 1 le ministre des Outre-mer, qui s’est dit impressionné par la dépouille du dirigeant : « Il était tout mignon (…), frais, apaisé. »
La comparaison est osée. Mais pour Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer qui représentait le gouvernement français aux obsèques de Hugo Chavez organisées vendredi à Caracas, le président vénézuelien était un grand dirigeant. « Toute chose égale par ailleurs, Chavez, c’est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu’il a changé
fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c’est-à-dire le Front populaire, parce qu’il lutte contre les injustices », a-t-il déclaré depuis le Venezuela aux radios RTL et Europe 1.
Victorin Lurel a en outre réfuté le qualificatif de « dictateur » pour désigner l’ex-dirigeant controversé. « Moi je dis, et ça pourra m’être reproché, (…) que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu’on prétend que c’est un dictateur », a-t-il déclaré. Avant d’assurer que le « Commandante » a « pendant ces 14 ans respecté les droits de l’Homme ».
« Il était tout mignon »
Le représentant du gouvernement français s’est dit également impressionné par la dépouille de Hugo Chavez devant laquelle il s’est recueilli, et le travail des thanatopracteurs qui vont l’embaumer, bien qu’il trouve cette pratique « d’un autre temps ». « Je l’ai trouvé rajeuni, il était tout mignon, frais, pas joufflu comme on le voyait après sa maladie ». « C’était des obsèques nationales, on avait l’impression qu’il y avait là une sorte d’opération, je pèse mes mots, de sanctification », a encore ajouté Victorin Lurel, qui a jugé cela « émouvant ».
Vendredi soir sur i-Télé, le ministre des Outre-mer expliquait être « peut-être l’un des rares ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault à avoir connu » Hugo Chavez. Il a notamment affirmé s’être entretenu avec lui après le crash aérien de Marcaibo en 2005, qui avait coûté la vie à 152 Martiniquais : « On était resté à peu près une dizaine de minutes à parler avec, à mes côtés, à l’époque, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande ». « J’ai gardé un souvenir de l’homme chaleureux », a-t-il encore dit.
L’hommage appuyé de Victorin Lurel à Hugo Chavez a suscité quelques réactions politiques. Sur Twitter, le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi s’est dit « choqué » et Dominique Bussereau, son collègue de Charente-Maritine, a jugé ces propos « hallucinants ». Le vice-président de l’UDI, Yves Jégo, se pour sa part si ces déclarations relevaient de « la position officielle » de la France.
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