« Marie Tudor, God save the Queen », un « drame comique historique romantique punk », revisite un classique au son des Sex Pistols.
- Comme le mouvement punk, Victor Hugo était un homme engagé et rebelle, qui a cassé les codes du théâtre.
- La Compagnie du Rubis reprend sa pièce « Marie Tudor », avec une mise en scène déjantée et la musique des Sex Pistols.
- Elle se produira au festival Off d’Avignon en juillet.
Victor Hugo, punk avant l’heure ? S’il ne portait pas de crête sur la tête ni de rat sur l’épaule, c’est bien l’avis d’Ema Zampa, metteure en scène et comédienne. « Il l’écrit dans la préface de Cromwell : « Je n’ai ni règles, ni modèles ». » Car le chef de file du romantisme avait soif de liberté et d’absolu.
« Comme dans le mouvement punk, on trouve chez le poète romantique une volonté d’éclatement des codes et des formes traditionnelles, le mépris de la bienséance et des conventions sociales. C’est cet esprit subversif et contestataire, cette liberté de tons, que je veux garder et mettre en avant dans mon adaptation de la pièce. »
Une « reine Fucked up »
C’est ainsi qu’est né le « drame comique historique romantique punk » Marie Tudor – God save the Queen, adaptation du classique Marie Tudor. Une autre punk s’il en est. Marie la sanguinaire, Bloody Mary, avant de devenir le nom d’un cocktail à la vodka et au jus de tomates, était le sobriquet que lui donnaient ses sujets. « La Marie Tudor de Victor Hugo est excessive, dans ses sentiments, ses paroles, ses actes. Elle casse tout ! Elle est anticonformiste, elle aime un laquais napolitain. Elle est antiautoritariste, elle ne supporte pas le poids de sa couronne. Je veux montrer une reine Fucked up ! », poursuit Ema Zampa.
Pour cela, elle a travaillé ce personnage aux cours Florent pendant trois ans avec Benoît Guibert, son « maître à penser », professeur et comédien. Et créé la Compagnie du Rubis pour développer des projets de théâtre engagé, réinterpréter des grands classiques avec un regard acéré et les faire parvenir aux générations d’aujourd’hui.Clash et guitare électrique
« Une classe de première qui va présenter la pièce au bac français est venue nous voir jouer en février à l’Espace Beaujon, à Paris, et on a échangé ensuite pendant deux heures. La mise en scène déjantée leur a plu », se réjouit Ema Zampa. La guitare électrique, la musique live des Sex Pistols et des Clash, Londres – personnage principal de la pièce – aussi. Le texte de Victor Hugo, lui, reste intact. Seuls la direction d’acteurs et la mise en scène, les costumes et les décors sont revus à travers le prisme punk.
Avis aux amateurs, la troupe participera au Festival Off d’Avignon du 5 au 28 juillet. Et cherche encore des mécènes. Longue vie à la Reine !
Marie-Laetitia Sibille
Source 20minutes