Selon un rapport présenté mercredi 16 septembre par des enquêteurs des Nations unies, le président vénézuélien Nicolas Maduro ainsi que des membres de son gouvernement sont à l’origine de possibles crimes contre l’humanité au Venezuela.
Ce rapport était attendu et, selon de nombreux experts, ses conclusions ne pouvaient être différentes. Malgré l’impossibilité de se rendre sur place pour mener à bien leur travail, les enquêteurs des Nations unies ont acquis la certitude que le président Nicolas Maduro, ainsi que le ministre de la Défense et celui de l’Intérieur, ont « donné des ordres ou coordonné des activités menant à de graves violations de droits de l’Homme ».
L’enquête se base sur plus de 270 entretiens menés à distance avec des victimes. D’après Marta Valinas, la cheffe des enquêteurs de l’ONU, ces actes sont loin d’être isolés. « Ces crimes ont été coordonnés et commis au nom de directives d’État en connaissance de cause et avec le soutien direct d’officiers supérieurs et de hauts responsables du gouvernement », affirme-t-elle.
Nos conclusions sont claires. Sur la base des informations recueillies, la mission a des motifs raisonnables de croire que de graves violations des droits de l’Homme et des crimes internationaux ont eu lieu au Venezuela au cours de manifestations, mais aussi via une répression politique ciblée et dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre.
Marta Valinas: « De graves violations des droits de l’Homme et des crimes internationaux ont eu lieu au Venezuela »
L’ONU appelle à des poursuites, Caracas dénonce un rapport « truffé de contrevérités »
Ces derniers ont demandé aux autorités vénézuéliennes d’ouvrir immédiatement des enquêtes « indépendantes, impartiales et transparentes ». Mais il y a peu de chance que la justice vénézuélienne, elle-même aux mains du pouvoir, ne procède à des enquêtes. D’où cet appel lancé à la Cour pénale internationale et à d’autres instances qui devraient, selon l’ONU, considérer des poursuites judiciaires contre les responsables de ces violations des droits de l’Homme.
Le gouvernement vénézuélien n’a pas tardé à réagir aux accusations de l’ONU. Sur Twitter, le ministre des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, a dénoncé un rapport « truffé de contrevérités », « élaboré à distance, sans rigueur méthodologique, par une mission fantôme dirigée contre le Venezuela et contrôlée par les gouvernements inféodés à Washington ».
Source : rfi