La procureure destituée par l’Assemblée Constituante aux ordres de Maduro!
— par RFI —
Les forces de sécurité vénézuéliennes ont pris position samedi autour du bureau de la procureure générale Luisa Ortega au lendemain de l’entrée en fonction de l’Assemblée constituante qu’elle juge illégitime. Elle n’a pas pu entrer dans son bureau et dénonce un acte arbitraire.
La procureure générale du Venezuela Luisa Ortega, devenue un des principaux adversaires du président Nicolas Maduro, a affirmé samedi que l’armée assiégeait le siège du parquet à Caracas. « Je rejette le siège du ministère public. Je dénonce cet acte arbitraire devant la communauté nationale et internationale », a écrit Luisa Ortega sur Twitter.
Vendredi, le parquet général qu’elle dirige a demandé à la justice d’annuler l’inauguration de l’Assemblée constituante prévue ce vendredi, en raison de soupçons de manipulation du vote par les autorités.
Les opposants redoutent que cette nouvelle Assemblée, que plusieurs pays dont les Etats-Unis ont refusé de reconnaître, octroie les pleins pouvoirs au chef de l’Etat. Le président Nicolas Maduro estime que la création de cette Constituante apaisera le pays après quatre mois de manifestations antigouvernementales qui ont fait plus de 120 morts, dans un pays miné par les pénuries et la récession.
Chaviste de la première heure
Avocate chaviste de la première heure, Luisa Ortega a pris ses distances avec le régime de Nicolas Maduro. Elle occupe le poste de procureur général de la République bolivarienne du Venezuela depuis 2007. Nommée par Hugo Chavez, elle soutenait son successeur Nicolas Maduro. En 2014, elle condamnait les manifestations violentes contre le gouvernement et laissait entendre qu’elles étaient financées par les Etats-Unis. Trois ans plus tard, elle est devenue sa principale opposante.
Luisa Ortega considère que l’Assemblée constituante aggrave la crise et dénonce le recours aux tribunaux militaires à l’encontre des civils arrêtés lors des manifestations. Plusieurs anciens ministres d’Hugo Chavez se sont rassemblés autour d’elle pour la défense de la Constitution. Une procédure de destitution est engagée à son encontre par la Cour suprême. Elle a refusé de se rendre à une convocation de la cour le 4 juillet mais aucune décision n’a encore été annoncée à son sujet.
(Avec agences)