— Par Djamila Farah —
Vous ne le connaissez pas encore… Mais tendez l’oreille et surtout restez branchés ! Vous ne tarderez pas à entendre parler de lui.
Vous pourrez le chercher sur la toile. Pas une photo de lui n’est encore visible. Si vous voulez le croiser, il vous suffit de vous rendre à Tropiques-Atrium. Ce sont eux qui l’ont détecté et lui ont proposé une résidence d’artiste depuis cette saison 2018/2019.
Ce jeune artiste martiniquais aussi discret, réservé que sensible est tout simplement talentueux. Voilà un jeune qui mérite amplement d’être soutenu et d’être encouragé. Porteur d’un art nouveau sous les Tropiques, il faut être fort pour oser déranger les codes et affronter seul un public novice en la matière.
Ven, nous avons eu la chance de le découvrir samedi 22 décembre à l’Habitation Gradis, à Basse-Pointe, dans le cadre du dispositif Territoires en Culture de Tropiques Atrium. Face à un public nombreux, bavard, non encore habitué aux spectacles en salle, commentant en live and direct ce qui se passe sur la scène, Ven surprend les spectateurs par le vrombissement de sa voix qui imite à la perfection celui d’un moteur. Le public est scotché et subjugué.
Le public prend et accepte avec enthousiasme cet art venu d’ailleurs et s’étonne d’une telle perfection dans l’imitation des sons qu’il s’agisse d’une reprise de Stir it up de Bob Marley ou d’une chanson en vogue dans les années 80 à l’époque où le rap est à ses débuts. Il se met à chantonner les refrains ou à accompagner l’artiste en frappant le rythme dans les mains.
Son exploit, Ven le doit aux différentes techniques qu’il a développées. En effet, il utilise aussi bien son nez, que sa bouche, ses cordes vocales, ses dents, sa langue, sa gorge et le souffle, le tout allié à une grande créativité : c’est ainsi qu’on peut le définir comme Ven le Human Beatbox. Il a l’art d’utiliser son corps comme unique instrument de musique.
Seul, avec son micro et une table de mixage, Ven assure à la fois des basses, des rythmes, des scratchs, de la batterie, de la trompette et toutes sortes de sons et de bruits. Il superpose non pas deux trois mais quatre, voire cinq instruments à partir de sa bouche. L’enchaînement est si rapide que l’illusion auditive est parfaite.
En résidence de création, il a présenté un extrait d’un de ses inédits qui augure de belles innovations artistiques qui nous manquent tant ! Encourageons-le ! Bientôt vous aurez à le découvrir. Alors tendez l’oreille !