Les salarié.e.s de la Compagnie Martiniquaise de Navigation (CMN) alertent les usagers et la population en général sur leur situation.
La Compagnie Martiniquaise de Navigation (CMN), mieux connue sous son nom commercial de « Vedettes tropicales » est une entreprise de transport maritime de passagers dont les dirigeants sont M. Charles Conconne et son épouse, la directrice générale. Elle emploie à ce jour 32 salarié.e.s.
Cette société est titulaire d’une délégation de service public (DSP) pour assurer le transport de passagers (touristes, mais surtout salariés qui exercent notamment dans les hôtels et magasins à la Pointe du bout, à l’Anse-Mitan, à l’Anse à l’Ane, bourg des Trois-Ilets, des lycéens, etc.) entre les Trois-Ilets et Fort-de-France, mais également entre Case-Pilote et Fort-de-France, via une autre société de Charles Conconne, la Compagnie de Navigation Caribéenne (CNC). Cette dernière ligne a été suspendue car, selon le gérant, elle n’est pas rentable. Des usagers font une pétition pour dénoncer cette suspension et exiger le rétablissement du service.
La DSP de la CMN est arrivée à expiration le 31 décembre 2023, mais Martinique Transport l’a prolongée jusqu’au 30 juin 2024, le temps de lancer un nouvel appel d’offres et de trouver une autre structure pour reprendre le service à compter du 1er juillet 2024.
Le 17 janvier 2024, lors de la négociation du Protocole d’Accord Préélectoral pour le renouvèlement des membres du Comité Social et Economique, la directrice générale a annoncé aux représentants syndicaux présents que la CMN ne participerait pas à l’appel d’offres. À ce jour, nous ne savons pas qui pourrait avoir ce marché.
Il y a quelques mois, nous salarié.e.s avons eu l’occasion de nous mobiliser pour dénoncer l’attitude de la direction sur différents points :
- Nos conditions de travail : équipements de travail, pressions, harcèlement, dénigrement, modifications des plannings de travail, agressions physiques et verbales, etc.
- Le mauvais état des bateaux actuellement en service, alors que d’autres destinés à la DSP sont sous utilisés et se détériorent depuis plusieurs années au port. Le gérant ne le nie pas puisqu’il s’est justifié en déclarant qu’il n’engagerait aucune dépense, ne sachant pas s’il serait titulaire de la DSP à compter de janvier 2024. Toutefois, suite à notre mobilisation en novembre 2023, il a fait un minimum après reçu une aide de Martinique Transport.
- La non-application par la direction de la convention collective du personnel navigant (Groupement des armateurs de services de passages d’eau IDCC 32 28), la perte d’acquis, le non-respect de diverses obligations : fractionnement des congés, indemnité de nourriture, contrats de travail ou avenants contenant des clauses illicites et abusives. Ainsi, le brevet des ouvriers mécaniciens 250 kw est monovalent, alors ceux-ci exercent des fonctions de polyvalences multiples.
Martinique Transport et la Direction de la Mer (un des services de l’Etat en Martinique) sont parfaitement informées, mais rien n’y fait.
Face à la dégradation continue de cette situation et l’inertie des pouvoirs publics et de l’autorité délégante, nous salariés de la CMN et CNC ne pouvons pas rester sans réaction.
Nous avons donc décidé dans un premier temps de porter l’information à la connaissance des usagers et de la population en général.
Nous n’entendons pas faire les frais de l’indifférence ou des négligences d’élus et/ou de représentants de l’Etat.
Nous entendons défendre et améliorer :
- Le respect de la législation sociale
- Nos conditions de travail
- Un service public de transport de passagers de qualité, qui respecte autant notre sécurité que celle des usagers que nous transportons et assurent les recettes de l’entreprise.
Ces conditions de travail délétères ont eu un impact négatif sur les salarié.e.s, mais aussi sur la qualité du service rendu aux usagers.
Nous informons donc les usagers, et de manière plus large, la population, ainsi que toutes celles et tous ceux qui ont demandé à la population de leur confier un mandat pour exercer des responsabilités publiques, que nous utiliserons tous les moyens en notre possession pour dénoncer ces faits et rétablir nos droits bafoués depuis trop d’années.