L’écrivain et journaliste uruguayen Eduardo Galeano, auteur notamment de « Les veines ouvertes de l’Amérique latine« , est mort aujourd’hui à 74 ans des suites d’un cancer à Montevideo.
Paru en 1971 en espagnol puis traduit dans une vingtaine de langues, « Les veines ouvertes de l’Amérique latine », réquisitoire sans appel contre l’exploitation du sous-continent depuis l’arrivée des premiers colons espagnols, était devenu un des ouvrages de référence de la pensée de gauche des années 70 et 80 puis de l’altermondialisme.
Eduardo Galeano est issu d’une famille catholique et paienne. À quatorze ans, il entre comme débutant au journal socialiste El Sol (es), où il brosse des caricatures d’hommes politiques tout en assurant la chronique des arts et du théâtre. Il est censuré par le président Jorge Pacheco Areco. À vingt ans, il devient chef de rédaction au grand hebdomadaire Marcha et, en 1964, directeur du journal Epoca à Montevideo.
À la suite du coup d’État militaire de 1973, il est emprisonné avec des milliers d’autres opposants, puis s’exile en Argentine. Il fonde à Buenos Aires la revue Crisis qu’il dirige de 1973 à 1976. Après le coup d’Etat de mars 1976 en Argentine, Eduardo Galeano se voit obligé de s’exiler à nouveau, menacé de mort par des «escadrons de la mort»2. Il vécut à Barcelone, avant de rejoindre l’Uruguay en 1985 au début de la transition démocratique.
Son œuvre la plus connue, Les veines ouvertes de l’Amérique latine, est un acte d’accusation contre l’exploitation de l’Amérique latine par les puissances étrangères depuis le XVe siècle.
Galeano contribue régulièrement aux magazines anglophones The Progressive (E-U) et New Internationalist (R-U). Il est également publié dans Monthly Review et The Nation (E-U).
Il a participé à des forums sociaux mondiaux de l’altermondialisme (2001…2005), et fait partie des dix-neuf personnalités qui ont proposé et signé le manifeste de Porto Alegre. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.
Galeano a reçu, avec d’autres personnalités, le Prix José D’Elía en décembre 2009, octroyé par la confédération syndicale PIT-CNT 3.
En novembre 2009, la maison d’édition québécoise Lux Éditeur annonçait la parution prochaine en français des ouvrages récents de Galeano : Palabras andantes, Bocas del tiempo et Espejos.
Lire Plus => Le Figaro.fr et Wilipedia
Oeuvres traduites en fançais :
« Les Veines ouvertes de l’Amérique latine » [« Las venas abiertas de América Latina »], Plon, coll. « Terre humaine », 1981, 435 p. (ISBN 978-2259007443)
Jours et nuits d’amour et de guerre [« Días y noches de amor y de guerra »], Albin Michel, 1987, 252 p. (ISBN 978-2226028990)
Le Football : Ombre et lumière [« El fútbol a sol y sombra »], Climats, 1997, 273 p. (ISBN 978-2841580811)
Sens dessus dessous : L’école du monde à l’envers [« Patas arriba:La escuela del mundo al revés »], Homnisphères, 2004, 990 p. (ISBN 978-2895961598)
Paroles vagabondes [« Las palabras andantes »], Lux, 2010, 330 p. (ISBN 978-2895961079)
Les voix du temps [« Bocas del tiempo »], Lux, 2011, 360 p. (ISBN 978-2895961222)
Le livre des étreintes [« El libro de los abrazos »], Lux, 2012, 250 p. (ISBN 978-2895961413)
Mémoire du feu : Les naissances ; Les visages et les masques ; Le siècle du vent [« Memorias del fuego:I – Los nacimientos, II – Las caras y las máscaras, III – El siglo del viento »], Lux, 2004, 355 p. (ISBN 978-2915129069)
Les Boîtes à mots [« Las palabras andantes »], Éditions Joie de Lire, coll. « Les Versatiles », 2014, 22 p. (ISBN 978-2-88908-224-7)
Papagayo [« Historia de la resurrección del papagayo »], Éditions Joie de Lire, coll. « Les Versatiles », 2014, 32 p. (ISBN 978-2-88908-212-4)