—Par Lisa David —
Aux cris de « Université dépecée, jeunesse bousillée », « ratification de l’U.A mais dératisation », brandissant leurs pancartes, ils se sont fait voir et entendre, pour que l’Université des Antilles soit enfin ratifiée. Ils n’étaient pas très nombreux les étudiants, universitaires et représentants syndicaux qui sont venus à l’aéroport Aimé Césaire où l’avion du Président de la République, François Hollande, s’est posé à minuit ce 8 mai. Le Député Alfred Marie Jeanne est resté à coté d’eux pour attendre l’arrivée du Président. Le Sénateur Serge Larcher, un des auteurs du rapport sénatorial qui souligne les malversations du CEREGMIA, s’est arrêté pour échanger avec les manifestants. Le Député et président du Conseil Régional Serge Letchimy, est passé dans sa voiture, vitre fermé. Le Président ne les a ni vus, ni entendus, tout avait été prévu pour que les problèmes de la jeunesse martiniquaise ne viennent pas perturber son voyage de pré-campagne pour 2017⋅
Écouter l’interview de Corinne Mencé-Caster
Ils avaient choisis de s’installer non loin de la salle de l’ancien aéroport, où les élus, les journalistes tous officiels, étaient conviés pour aller faire la coutume au Président de la République. Il n’y avait pas de déploiement de forces de l’ordre. Il n’y avait rien à craindre de la délégation de l’Université venue se faire entendre.
On finit par croire que la jeunesse de ce pays est définitivement endormie dans le bain paralysant de la consommation, alors pas d’inquiétude à avoir.
Quant à un éventuel attentat islamique, rien à craindre là encore, l’islamiste privilégié de la France, est en résidence surveillé sous la montage Pelée, elle aussi endormie. Dans son agréable bungalow de l’hôtel il verra peut-être le Président à la télévision.
Les cris des manifestants n’auront été entendus que par les policiers présents, les élus qui passaient, sapés pour la plupart, et les journalistes officiels invités.
On a vu passer la présidente du Conseil Général, Josette Manin, qui n’ira pas raconter au Président que le Département a été victime du CEREGMIA, quand 12 candidats désignés par ses services n’ont pu obtenir leur diplômes, après une formation marron mise en place par le sulfureux laboratoire de recherche de l’université, dirigé par Fred Célimène. http://www.freepawol.com/articles/ceregmia-fort-dans-le-marigot
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Super sapé, le maire du Lamentin, Pierre Samot, est passé lui aussi. Il n’a pas du confier au Président qu’il étouffe ses administrés avec des augmentations d’impôt, générés par sa catastrophique gestion.
Maurice Antiste n’est pas allé dire, que le Canal du François charrie des tonnes d’ordure vers la mer, depuis des années, alors qu’on parle d’environnement, qu’un sommet sur le climat se tient en Martinique, présidé par François Hollande.
Serge Larcher a été plutôt mal à l’aise quand Franck Vasko lui a rappelé le vote positif des parlementaires martiniquais pour la loi sur le renseignement.
Aujourd’hui la Présidente de l’Université, les étudiants et les syndicats universitaires sont reçus pendant 30 minutes par un conseiller du Président de la République qui n’a pas voulu les recevoir.
Il a choisi de rencontrer les étudiants de Guadeloupe où le Député socialiste Victorin Lurel et ancien ministre a les deux oreilles du pouvoir.
A l’Université des Antilles, au pôle Martinique, la communauté universitaire attend de voir si enfin le Conseil de discipline qui s’est tenu à Toulouse depuis février, pour examiner les cas des responsables du CEREGMIA, suspendus de leurs fonctions, se prononcera enfin sur ce dossier.
Si aucune décision n’arrive, tranquillement Fred Célimène et Kinvi Logossah reviendront dans quelques jours à l’Université, qui doit rembourser des milliers d’euros partis dans la nature.
On peut imaginer l’ambiance et l’image que notre jeunesse aura de la justice française sous les cocotiers. Les avocats marron et autres défenseurs des dirigeants du CEREGMIA pourront continuer à insulter Corinne Mencé-Caster, la présidente de l’Université qui a mis fin aux malversations en saisissant la justice.
Quant à François Hollande, il pourra en retour d’ascenseur, compter sur les responsables politiques martiniquais et guadeloupéens qui appelleront à voter pour lui en 2017.
Lisa David