Distanciel, « hybridation », micro-groupes…
— Comuniqué de la CGTM Educ’Action —
Les mesures de « rentrée » annoncées pour la Martinique (report, « hybridation renforcée», présentiel quasi nul, négation du risque épidémique dans les établissements…) ne trompent pas les personnels : encore une fois Blanquer et ses représentants du rectorat utilisent la stratégie du choc :
profiter de la situation pour imposer leur école libérale-autoritaire.
Ces mesures de pseudo-rentrée plongent personnels, élèves et familles dans le casse-tête et le bricolage permanents, encore pire qu’au retour des vacances de Pâques, en s’appuyant sur un double mensonge : la « continuité pédagogique » et son moyen : le « distanciel ».
L’éducation, processus collectif, ne peut en aucun cas se faire à distance.
La relation pédagogique entre un·e enseignant·e, les élèves et les connaissances n’a rien à voir avec un face à face décontextualisé : elle s’inscrit dans des lieux, des espaces, des corps, des voix ; elle se nourrit du collectif, elle s’incarne dans les souvenirs de jeux, des murs décorés, des larmes, des rires et des silences… Ces mesures de pseudo-rentrée n’ont rien de sanitaire : elles sont politiques et s’inscrivent dans une stratégie réfléchie de destruction systématique du service public d’éducation.
Blanquer et le rectorat ne sont ni irresponsables, ni incompétents : ils savent très bien ce qu’ils font ! Destruction des REP, de la mobilité professionnelle, évaluation permanente des élèves et des personnels, destruction du cadre national des diplômes, création de hiérarchies intermédiaires, autoritarisme, dirigisme pédagogique, « fondamentaux », précarité institutionnelle (AED, AESH, aides à la direction, contractuels, recours au service civique, etc…) et abandon des élèves en situation de handicap : voilà leurs choix !;
Le but de tout cela est de faire à moyen terme de l’école publique une école au rabais, de la soumission, réservée à la masse qui se contentera de son statut social et dont les volontés d’émancipation seront étouffées dans l’œuf par l’idéologie méritocratique et les processus de culpabilisation qui vont avec : si tu échoues, c’est uniquement ta faute ! Le tout avec des personnels bien dociles… Voilà comment on naturalise les inégalités : c’est la lutte des classes que mène Blanquer dans l’éducation. Elle fait écho à la casse de l’assurance-chômage et celle, toujours prévue, des retraites.