Olivier Dubois est un journaliste français âgé de 47 ans qui est porté disparu au Mali depuis avril 2021. Il est aux mains d’un groupe armé terroriste sahélien. Sa famille se bat qu’il ne soit pas oublié. Une proche de l’otage, sa sœur Canèle, a accepté de témoigner; elle annonce le lancement d’une pétition pour sensibiliser les autorités françaises et maliennes et les faire œuvrer à la libération de l’otage.
Que sait-on des circonstances de sa disparition ?
Olivier Dubois est mon frère. Il est actuellement le seul otage français au monde. Journaliste basé au Mali depuis 2015, il a disparu le 8 avril dernier dans l’est du pays. Il tentait d’y rencontrer l’un des chefs du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (le JNIM). Certains de ses contacts dans la sphère djihadiste s’étaient portés garant de sa sécurité. On sait qu’il a laissé ses affaires (téléphone, passeport) dans sa chambre du Motel des Askia, à Gao. Son fixeur l’a accompagné dans une rue où attendait une voiture avec plusieurs hommes.
L’alerte sur sa disparition a été donnée discrètement par l’ambassade de France au Mali deux jours après, quand il ne s’est pas présenté à son vol retour vers Bamako. C’est son ex-compagne qui a prévenu la mère d’Olivier, le 11 avril. Nous n’avons eu confirmation de sa disparition qu’après avoir nous-mêmes contacté le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Dans les premiers temps, nous devions garder le silence pour ne pas gêner les recherches, insistait le CDCS. Mais nous ne savions pas encore si Olivier était otage ou juste « invité » par ceux qu’il voulait interviewer.
Le 5 mai, une vidéo, sans estampillage du JNIM, a été diffusée d’abord par le média de propagande djihadiste Wareeth al-Qassam, puis relayée en masse via Twitter. Il y expliquait être aux mains du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans. Depuis, nous n’avons eu connaissance d’aucune autre preuve de vie, pas plus que d’une revendication officielle. Le CDCS dit n’avoir aucune information non plus.
Où en sont les efforts pour le faire libérer ? Que disent les autorités françaises et maliennes ?
Depuis la vidéo puis une confirmation rapide du Quai d’Orsay, sur site France Diplo, plus rien… L’État ne dit mot. Il n’y a eu aucune prise de parole de l’État ou de communiqué sur le cas d’Olivier, juste des réponses laconiques à des questions de journalistes. Les officiels français n’ont pris contact qu’une fois avec nous depuis l’enlèvement. Ni nouvelle du MAE ni information de la présidence française malgré l’insistance de nos courriers et demandes verbales. Le 12 novembre, nous avons écrit à Emmanuel Macron. La réponse fin décembre a été froide, sans empathie.
« Tout est mis en œuvre pour le faire libérer », répètent les officiels français, sans jamais plus d’explications. Rien non plus du côté des autorités maliennes… Ni relation, ni information de leur part, même si elles avaient rapidement ouvert une enquête pour « disparition inquiétante ».
Après la diffusion de la vidéo, le Parquet national antiterroriste français a ouvert une enquête pour « enlèvement en bande organisée » et en « relation avec une entreprise terroriste ». A notre demande, le PNAT nous a reçus une fois : pas d’infos données. Et depuis, aucune nouvelle de l’enquête judiciaire en cours.
Vous lancez une pétition. Pourquoi et où la signer ?
Olivier est l’otage français dont ne parle pas. Pourquoi ? Ce n’est pas normal. Il est temps d’agir pour ce citoyen. C’est pourquoi nous avons décidé d’interpeller les chefs d’État français et malien sur la situation d’Olivier. Lorsque les évènements du 13 novembre ou l’attaque contre Charlie Hebdo, entre autres, ont eu lieu, la population française a condamné ces attentats de manière unanime. Les gens se sont mobilisés en descendant dans la rue pour dire NON à ces actes sordides. Aujourd’hui nous demandons la même mobilisation et proposons aux Français et aux Africains d’être signataires de cette pétition pour faire libérer Olivier, qui est une victime française du terrorisme à l’étranger.
Cette pétition qui se signe sur change.org, est un appel à la mobilisation. La libération d’Olivier Dubois doit être une priorité des États français et maliens.
Source : Lignes de défense