Une pétition contre l’expulsion de Samira, 10 ans, récolte 120 000 signatures

L’eurodéputé Raphaël Glucksmann veut empêcher la procédure d’expulsion vers l’Italie de l’enfant et son père, prévue le 12 novembre prochain.

Elle a fui l’excision en Côte d’Ivoire. Samira, 10 ans, est menacée d’expulsion vers l’Italie avec son père, tombant sous le coup de la procédure Dublin, selon laquelle les réfugiés doivent faire leur demande d’asile dans leur pays d’entrée en Union européenne.

Une pétition a été lancée par Raphaël Glucksmann le 31 octobre dernier et a récolté plus de 122 000 signatures pour demander l’arrêt la procédure d’expulsion qui doit avoir lieu le 12 novembre. Parmi elles, des personnalités politiques de gauche telles que Benoît Hamon ou Najat Vallaud-Belkacem et quelques célébrités comme Omar Sy et son épouse Hélène Sy ou l’animatrice Daphné Burki. Selon l’eurodéputé, le père et sa fille sont arrivés en janvier 2019 en France et sont francophones. Samira est scolarisée dans un village du pays de Meaux, en Seine-et-Marne.

Il explique dans son texte que la petite fille a été une victime « de l’enfer libyen » par lequel les migrants venants d’Afrique transitent souvent. Elle a ensuite emprunté la route maritime de la Méditerranée, souvent mortelle. « Elle est une rescapée », a perdu sa mère lors de la traversée, et a été victime du « rejet » et « de la haine en Italie », écrit encore le fondateur de Place Publique.

Le système Dublin en question

Raphaël Glucksmann s’adresse alors au préfet pour lui rappeler que « la Déclaration internationale des droits de l’enfant prévoit que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale dans toutes les décisions qui concernent les enfants. » Il lui demande de placer la famille « en procédure normale » pour leur permettre de faire leur demande d’asile en France.

 

******

La fillette, scolarisée en Seine-et-Marne, a fui son pays avec ses parents «pour échapper à l’excision».

Le droit au séjour de Samira, fillette ivoirienne de 10 ans et de son père, qui devaient être expulsés vers l’Italie, «va être réexaminé», a annoncé samedi le ministre de l’Intérieur, après une vaste mobilisation menée par l’eurodéputé Raphaël Glucksmann.

«Après étude du dossier par le préfet de police et en lien avec ses services, nous avons demandé que la mesure de transfert ne soit pas exécutée», a écrit dans un tweet le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. «Le droit au séjour de Samira et son père va être réexaminé, compte tenu de leur situation familiale particulière», ajoute-t-il.

La fillette, scolarisée en Seine-et-Marne, a fui son pays avec ses parents «pour échapper à l’excision», selon le député européen de Place publique. Arrivés en France en janvier, Samira et son père devaient être expulsés vers Venise le 12 novembre, conformément au «règlement de Dublin» qui confie l’étude de la demande d’asile au pays d’entrée en Europe, en l’occurrence l’Italie.

À lire aussi : Trois millions de femmes victimes de mutilations génitales chaque année dans le monde
Sa situation a fait l’objet d’une vaste mobilisation. Après une pétition ayant recueilli plus de 150.000 signatures, près de 200 personnalités ont signé samedi une lettre ouverte adressée au président Macron pour empêcher l’expulsion. Parmi les signataires du texte publié sur le jdd.fr: la maire de Paris Anne Hidalgo, l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, l’acteur Dany Boon, Michel Drucker, ou le footballeur Marco Verratti.

Source Lefigaro.fr