L’OMS, l’agence de l’ONU pour la santé, et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont travaillé sur une nouvelle technique de stérilisation des moustiques, notamment les moustiques tigres. Des tests à grande échelle vont être lancés dans une vingtaine de pays l’an prochain pour éradiquer la dengue, le zika et le chikungunya.
La technique de la stérilisation des insectes ne date pas d’hier. On l’utilise depuis la fin des années 1950 pour maîtriser les populations de certains ravageurs dans les cultures.
Sur le papier, ça paraît simple : on élève des moustiques mâles en grande quantité. On les irradie pour les rendre stériles puis on les relâche au sol ou dans les airs par des drones pour qu’ils remplacent les autres mâles au moment de la reproduction. Plus de descendances, donc plus de maladies.
« Nous pouvons réduire la densité des moustiques tigre de 95 à 98%, explique Jérémy Bouyer, qui travaille sur le programme à l’Agence internationale de l’énergie atomique. Mais éradiquer l’ensemble de cette espèce invasive, même à un seul endroit de la planète, ne sera pas facile. Je ne crois même pas que ce soit faisable. Les moustiques sont présents partout. Ils se déplacent avec nos bagages, avec les cargaisons commerciales… L’objectif ce n’est pas de les exterminer. L’objectif, c’est en éliminer suffisamment pour qu’ils ne transmettent plus de maladies ».
La dengue inquiète particulièrement l’OMS. Après une baisse en 2017-2018, les cas sont en augmentation un peu partout dans le monde. Avec 4 millions de personnes potentiellement infectées en 2019. En cause, les températures à la hausse et les pluies abondantes dans certaines régions.
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L’OMS ne veut pas donner d’objectif. Mais une experte estime que si la stérilisation des moustiques fonctionne, on pourrait rapidement diminuer de moitié le nombre de personnes infectées par la dengue, le chikungunya et zika.
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Source — RFI avec le correspondant à Genève, Jérémie Lanche —