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Rosita Destival veut obtenir réparation du préjudice causé par l’asservissement d’un aïeul, avec le soutien du Conseil représentatif des associations noires.
Une descendante d’esclave a indiqué mardi qu’elle allait assigner l’État en justice pour obtenir réparation du préjudice causé par l’asservissement d’un aïeul, une première destinée à faire pression sur le gouvernement pour qu’il s’engage à réparer la traite des Noirs. Rosita Destival, 51 ans, doit engager prochainement une action civile devant le tribunal de grande instance de Paris en s’appuyant sur la loi Taubira de 2001 qui qualifie l’esclavage de crime contre l’humanité.
« J’exige vérité, justice et réparation pour rendre honneur à nos ancêtres », a déclaré, lors d’une conférence de presse, cette militante du Mouvement international pour les réparations (MIR), dont l’arrière-arrière-grand-père a été affranchi en 1834 en Guadeloupe. « Elle a un préjudice moral : son nom n’est pas le vrai nom de sa famille et elle ne connaît pas ses origines », a expliqué son avocat Me Johannes Louis. « Elle a aussi un préjudice matériel : son aïeul n’a pas pu constituer de patrimoine et sa famille a vécu dans des conditions difficiles », a-t-il ajouté.
Montant du préjudice à chiffrer
Le montant du préjudice n’a pas été chiffré. « On va demander la désignation d’un expert pour l’évaluer », a indiqué Me Louis. Rosita Destival est soutenue notamment par le Conseil représentatif des associations noires (Cran), qui mise sur cette action pour relancer des discussions avec le gouvernement en faveur d’une réparation de la traite des Noirs. « L’État s’est engagé à mettre en place une politique de réparation contre l’esclavage. Or, le dossier s’est enlisé », a déploré Louis-Georges Tin, président du Cran.
Le Point.fr – Publié le 08/01/2013 à 20:05
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