Quid en Martinique?
— Par AFP agence —
Le ministère de l’Éducation nationale lance ce lundi une nouvelle campagne de sensibilisation contre l’homophobie et la transphobie dans les collèges et lycées, sur fond de recrudescence d’actes homophobes en milieu scolaire.
«Ça suffit!», peut-on lire sur les posters et «flyers» qui seront distribués dans tous les établissements du second degré. Les lettres noires et couleur arc-en-ciel barrent différentes formes de discriminations inscrites en arrière-plan. Avec un slogan: «tous égaux, tous alliés». Ce lundi, Jean-Michel Blanquer présente la campagne de sensibilisation à l’homophobie et la transphobie dans un lycée professionnel du 19ème arrondissement de Paris.
Appréhension face à l’école
Des prospectus proposant des pistes pour s’engager au quotidien et devenir un «allié» des jeunes LGBT seront également distribués; un guide d’accompagnement pour les équipes pédagogiques sera accessible en ligne dès le début de la semaine prochaine, et un service d’écoute et d’aide à distance – ecoute.contrelhomophobie.org – accessible par téléphone (08.10.20.30.40 ou 01.41.83.42.81, tous les jours de 8h à 23h), par courrier électronique et par chat. La dernière campagne contre l’homophobie à l’école datait de décembre 2015.
«Les insultes homophobes, souvent banalisées, demeurent particulièrement fortes: 18% des lycéens ou étudiants LGBT déclarent avoir été insultés au cours des 12 derniers mois», souligne le ministère dans un communiqué, citant une étude de l’IFOP réalisée en 2018. «Une enquête récente sur la santé des mineurs LGBT scolarisés révèle, en particulier chez les jeunes se définissant comme trans, un fort niveau d’appréhension face à l’école: l’expérience scolaire est perçue comme ‘mauvaise’ ou ‘très mauvaise’ par 72% d’entre eux, ajoute-t-il.
Marginaliser et annihiler le discours homophobe
De son côté, SOS Homophobie, qui fait de la sensibilisation en milieu scolaire, indique avoir constaté en 2017 une hausse de 38% des signalements «d’actes LGBTphobes en milieu scolaire». Les conséquences sont connues: le repli sur soi, l’échec scolaire, le décrochage, pouvant aller parfois jusqu’à des comportements suicidaires. Le risque de tentative de suicide reste quatre fois plus élevé chez les jeunes LGBT+ que dans le reste de la population, rappelle ainsi l’association. «’PD’ demeure la première insulte prononcée dans les cours de récréation», indique à l’AFP son président Joël Deumier, qui évoque aussi «harcèlement, brimades et moqueries». Il se félicite que, pour la première fois, le mot «transphobie» apparaisse dans une campagne à l’école.
Pour le ministère, le discours homophobe doit être «marginalisé et annihilé» dans les établissements scolaires. Il indique également vouloir faire du 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, «un moment fort de solidarité avec les jeunes LGBT» dans les établissements scolaires.