Le 15 juin dernier, le Sénat a marqué un tournant décisif en adoptant à l’unanimité une proposition de loi défendue avec ferveur par la sénatrice de la Martinique, Catherine Conconne. Cette proposition vise à garantir la pérennité des établissements de spectacles cinématographiques et à assurer un accès équitable au cinéma dans les régions ultramarines. Au cœur de cette réforme se trouve la question cruciale des taux de location, élément déterminant dans la viabilité économique des salles de cinéma locales.
La proposition de loi « Conconne » prend en compte la réalité du marché cinématographique dans les Outre-mer, où la rentabilité de la diffusion est moindre qu’en métropole. Le taux de location, négocié entre les distributeurs détenant les droits de diffusion et les exploitants des salles de cinéma, impacte directement la marge des cinémas ultramarins. Plus ce taux est élevé, plus la rentabilité est faible, poussant les exploitants à augmenter les prix des billets, ce qui freine le développement des infrastructures cinématographiques dans ces régions.
La proposition de loi prévoit un plafonnement du taux de location à 35% pour les exploitants ultramarins, contrairement aux 50% pratiqués en métropole. Cette mesure, si elle est adoptée par le Parlement, représentera une victoire significative pour le pouvoir d’achat en Outre-mer, favorisant ainsi le développement des infrastructures cinématographiques locales.
Après son adoption au Sénat, la proposition de loi a trouvé un soutien unanime à l’Assemblée nationale. Les députés Maud Petit et Johnny Hajjar, co-rapporteurs du texte, ont défendu avec conviction cette réforme en commission des affaires culturelles. Ils soulignent que cette loi vise à répondre à des enjeux économiques, sociaux et culturels multiples, dont la sécurisation de l’activité cinématographique, la préservation de l’emploi, la protection des populations les plus vulnérables face à une hausse des tarifs, et la garantie d’un accès équitable à la culture par le cinéma dans les Outre-Mer.
Les députés insistent sur le fait que la loi est l’ultime recours pour réguler les relations économiques entre exploitants ultramarins et distributeurs. Ils affirment que les citoyens ultramarins ont le droit à une offre cinématographique de qualité, équivalente à celle de l’Hexagone, à un prix juste. Le 4 décembre prochain marquera l’ultime séance au sein de l’hémicycle pour une adoption définitive de la loi. Une étape décisive qui permettra à cette réforme, cruciale sur les plans économique, social, et culturel, de devenir pleinement applicable et opérationnelle, répondant ainsi à l’urgence de la situation dans les régions ultramarines.
M’A