— Par Hélène Lemoine —
Le 28 février, le Sénat français a marqué une avancée historique en approuvant massivement l’inscription de « la liberté garantie » des femmes « d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Ce vote crucial ouvre la voie à une étape décisive, la réunion du Parlement en Congrès prévue le 4 mars pour l’adoption définitive de cette révision constitutionnelle.
Les associations féministes ont salué cette avancée, soulignant que l’inscription de l’avortement dans la Constitution envoie un message d’espoir aux féministes du monde entier. Le Planning familial a souligné dans un communiqué que cette décision est d’autant plus cruciale étant donné que le droit à l’avortement reste gravement menacé en France et dans le monde.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a exprimé sa satisfaction face à cette « avancée immense », soulignant qu’il s’agit de la reconnaissance du droit des femmes à disposer librement de leur corps. Le Sénat a voté largement en faveur de l’inscription, avec 267 élus approuvant la version du projet de loi constitutionnelle sans modification, tandis que 50 parlementaires ont voté contre.
Le Sénat a adopté les mêmes termes que l’Assemblée nationale, rejetant un amendement visant à retirer le mot « garantie » de la phrase concernant la liberté des femmes d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. Cette cohérence entre les deux chambres renforce l’élan vers la constitutionnalisation de ce droit.
Le Président Emmanuel Macron a salué cette avancée majeure et a immédiatement annoncé la convocation du Parlement en Congrès le 4 mars pour le vote final. Une majorité des trois cinquièmes sera nécessaire pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution.
Les réactions positives affluent, avec des personnalités politiques, des élues, et des associations féministes se félicitant de cette victoire. La députée Mathilde Panot a souligné que l’histoire est en train d’être écrite, tandis que l’association Osez le féminisme a salué une « victoire pour les féministes et pour toutes les femmes qui veulent garantir le droit de disposer de leur corps ».
Ce moment historique fait suite à des débats intenses au Sénat, où la droite est majoritaire, et renforce l’importance de « sanctuariser un droit qui est mis à mal dans de trop nombreux pays », comme l’a souligné la porte-parole du gouvernement, Prisca Thénevot. Le Congrès convoqué dès la semaine prochaine, constituera la dernière étape cruciale pour inscrire définitivement ce droit dans la Constitution française.