— Par Max Dorléans —
out comme en Martinique en 2009, toutes sortes de bien-pensants refusant de regarder en face la violence quotidienne du capitalisme, se découvrent subitement défenseurs en France, de toutes celles et tous ceux qui demain, perdront leurs emplois en raison du mouvement des « gilets jaunes ».
Toutes sortes de bien-pensants prompts à n’être que sur le cliqué instantané, le présent, sans observer que les petites et moyennes en entreprises qui peut-être disparaitront, étaient déjà des canards boiteux, à qui le mouvement en question, n’aura fait que porter le coup fatal.
Alors, à tous ceux là, il faut leur signifier leur hypocrisie et leur veulerie.
En effet, lorsque les jours, semaines, mois et années précédents le mouvement en question, nombre de petites et moyennes entreprises se retrouvaient en difficulté, sinon en faillite, tout ce chœur de pleureur/euses d’aujourd’hui, avaient leur gueule fermée.
Aucun d’eux n’a jamais crié au scandale en raison du fonctionnement ordinaire du capitalisme où les grosses entreprises, tout comme les gros poissons qui mangent les petits, évinçaient les entreprises les plus faibles.
Où la domination exercée par les plus grandes entreprises avec la sous-traitance par exemple, conduisait dans bien des cas, à la liquidation des plus petites. Où le fonctionnement des banques, avec leur soumission aux grandes sociétés, contrastait et contraste toujours, avec leur absence de considération pour les petit artisans et petits entrepreneurs. Où encore la fiscalité et l’imposition des sociétés, notamment le taux d’imposition des plus grandes – lorsqu’elles paient l’impôt… voir le cas de Total qui ne paie pas d’impôt – est nettement inférieur à celui des petites entreprises. Où la fraude fiscale, révélée par un rapport de septembre 2018 du syndicat Solidaires-Finances publiques, se monte à plus de 100 milliards d’euros. Où encore l’évasion fiscale – légale et à distinguer de la fraude fiscale – qui se monte à 3 % du PIB français, ne concerne que les grandes entreprises ayant les moyens de se payer des cabinets d’avocats et autres fiscalistes, pour leur permettre de minorer leur imposition par le biais de centaines de niches fiscales existantes. Sans même parler du déroulement du tapis rouge ou de l’entrée au palais de l’Élysée – comme on a pu le voir en 2009 dans un reportage télévisé – sans le moindre contrôle pour certains, c’est-à-dire sur simple présentation du statut de béké…
Alors aujourd’hui, que l’on ne vienne pas nous chanter toute sorte de refrain sur le sort difficile des petites et moyennes entreprises, lorsque c’est le fonctionnement même du système capitaliste, avec ses règles écrites et non écrites, qui les pulvérise au quotidien.
Que tous les pleureurs d’un jour, constatent avec nous, que les revendications relatives aux augmentations de salaires – allocations et et autres minimas sociaux, etc – sont possibles et souhaitables, dès lors que l’on revoit les règles et diktats de fonctionnement du capitalisme. Et, puisque nos savants conseillers partisans du capitalisme évoquent les augmentations de salaires comme boulevard conduisant à la ruine des petites et moyennes entreprises, il faut néanmoins leur dire que ces augmentations de salaires, bonnes pour le gonflement de la demande solvable, peuvent être, sans difficulté majeure, être absorbées par ces dernières, si l’État revoit sa copie.
Qu’il la revoit, non seulement en matière fiscale comme indiqué ci-devant, mais également en matière d’aides et de subventions de secteurs et catégories d’entreprises.
Il en va par exemple de l’artisanat, de la pêche, de l’agriculture…Il peut y aller également d’entreprises à effectif réduit. Et, en ce domaine, c’est-à-dire en matière d’aides et subventions, la discussion devrait être ouverte, et les décisions prises après écoute, examen de choix économiques et sociaux, où citoyen/ne comme professionnels devraient avoir à dire leur mot.
Oui, le cours de choses peut changer. Les difficultés des petites entreprises, comme celles du plus grand nombre, la paupérisation croissante de la population, ne sont nullement de l’ordre de la fatalité. Elles ne sont que la résultante de choix politiques.
Refuser la fatalité, c’est exiger et se battre pour que l’Etat change son fusil d’épaule. C’est-à-dire que l’Etat, par notre mobilisation générale conduisant à une modification du rapport de forces en faveur du plus grand nombre, prenne enfin en compte les intérêts de la majorité sociale, des petites entreprises, et non pas ceux de la minorité de pwofiteurs.
Ce qui passe par une inversion du logiciel, avec une ponction beaucoup plus forte des grandes entreprises et autres possédants.
C’est donc ce qui doit être dit et indiqué aux petits et moyens entrepreneurs, aux micros entreprises, pour qu’elles cessent de fustiger les salarié/es, les « gilets jaunes », et de se fermer les yeux sur la soumission de l’État au service des mastodontes capitalistes.
Macron est connu et dénommé « le président des riches ». Hollande a, il y a quelques mois rectifié, et reformulé la chose en déclarant : « Macron est le président des très riches ». Comme Hollande a raison ! Sauf que, depuis le début des années 80 avec la mise en œuvre des politiques libérales, de Giscard à Chirac, en passant par Mittérand et Hollande, sans oublier Sarkozy, l’ensemble des présidents de la 5ème république, de Gaulle y compris, n’ont roulé pourrait-on dire, seulement, que pour…les riches.
Max Dorléans