Au T.A.C. Jeudi 13, Vendredi 14, Samedi 15 Novembre 2014 à 19 h 30
— Dossier de presse —
Ce texte reprend, dans la langue d’aujourd’hui, tous les ingrédients de l’original : le personnage central de Renart trompe tout son monde « car la faim lui fait la guerre », certes, mais surtout pour se délecter des tours cruels qu’il joue à tous.
Là où les autres crient au péché, au coup malheureux du sort, à la leçon divine, Renart ne voit que jouissance de la vie : il mange, il fait l’amour, il tue, il rigole, il tremble… de bon coeur et de bonnes tripes⋅
Comédien, et metteur en scène, j’aime⋅⋅⋅ le répertoire classique, le Roman de Renart en fait partie et les souvenirs d’enfance, le Roman de Renart en est un⋅ En tout premier, l’histoire de Tibert et Renart qui rivalisent tous deux d’astuces et de ruses pour déguster tous seuls les fromages en laissant la peau de l’autre en otage au fermier⋅ J’avais entendu cette histoire sur un banc de l’école et j’étais amoureux de l’institutrice remplaçante, jeune et délicieuse⋅⋅⋅
J’ai eu envie de me faire le relais de ce texte qui, bien que faisant partie du plus ancien patrimoine littéraire français, est selon moi, toujours d’actualité par sa drôlerie, sa sagesse, sa richesse, la justesse de son propos⋅
Il me fallait retrouver et partager cette truculence, cette verdure de langage, l’irrévérence de ce personnage face aux certitudes creuses des institutions de son époque ; certitudes qui se nourrissent de la guerre contre⋅⋅⋅ d’autres certitudes, prétextant que le mal est toujours en l’ennemi, chez l’autre⋅ Avec Renart, le mal, et même l’animal est en nous.
J’ai donc demandé à Bruno Cosson une adaptation pour nos oreilles du 21ème siècle. Plus qu’une adaptation, il signe ici une nouvelle version, qui, tout en respectant le rythme, la jubilation et la savoureuse musicalité du rythme de ce texte écrit en un temps ou l’on transmettait autant la « littérature » par les oreilles que par les yeux, ouvre une nouvelle perspective, plus intérieure peut-être ?
Ce texte reprend, dans la langue d’aujourd’hui, tous les ingrédients de l’original : le personnage central de Renart trompe tout son monde « car la faim lui fait la guerre », certes, mais surtout pour se délecter des tours cruels qu’il joue à tous. Là où les autres crient au pêché, au coup malheureux du sort, à la leçon divine, Renart ne voit que jouissance de la vie : il mange, il fait l’amour, il tue, il rigole, il tremble… de bon coeur et de bonnes tripes. Une présence féminine me paraissait indispensable dans ce monde de brutes, dans ce monde d’hommes en guerre. Marie-Claude Douvrain, par la voix de son violoncelle et par sa présence, est le point d’ancrage qui nous permet d’être emporté sans sombrer dans le tourbillon que crée Renart avec ses mensonges intéressés, ses vérités profondes, ses farces cruelles. Et le violoncelle nous accompagne dans ce voyage intérieur pour découvrir comment Renart agit encore en nous… à notre insu ?
Maurice Baud
Quelques mots de l’auteur
Écrit entre 1171 et 1250 en 120 000 vers octosyllabiques,
le succès du Roman de Renart imposa, dès le 13ème siècle,
le nom commun renard,
au détriment du vieux mot goupil.
Inspiré d’oeuvres latines ou de fables ésopiques ?
Réécriture en langue courante de textes latins ou tradition orale ?
Va savoir !
De savants exégètes se perdent sans doute encore en conjectures
sur les origines du ROMAN DE RENART.
Ils hésitent également sur les intentions de ce texte.
Ils pérorent sur les auteurs…
Ils chicanent sur les dates…
Ils ergotent sur l’ordre et le nombre des branches…
Ils pinaillent sur le sens…
Ils tergiversent sur la traduction d’un mot…
Ils atermoient pour une tournure…
Ils pignochent, ils épiloguent, ils ratiocinent…
… Ils radotent !
Renart est vivant et bien portant !
Si tu veux, on le croise sur un site japonais d’Internet…
le WEB colporte les aventures de Renart le Goupil
et de son compère Isengrin…
… et c’est bien comme ça.
Bruno Cosson
Interprètes
Maurice BAUD
Formé au jeu masqué et au clown de théâtre, il joue Molière : Le Mariage Forcé, L’Impromptu de Versailles, Les Précieuses Ridicules – Goldoni : Le Campiello – Shakespeare : Roméo et
Juliette – ainsi que Brisville, Goethe, Tchékhov, etc… Il est également intervenant en milieu scolaire et en milieu hospitalier.
Marie-Claude DROUIN
Violoncelliste, membre de l’ensemble Agrupacion Musica (Musique Baroque d’Amérique Latine) participe en 2006 au Festival des Musiques Sacrées du Monde de Fès (Maroc). Violoncelliste dans le Grand Orchestre de Tango de Juan Jose Mosalini, elle se produit en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Turquie… Elle a fondé en 2007 le Concertrio (trio à cordes) qui participe au Festival d’Avignon en 2009. Elle enseigne le violoncelle au conservatoire de Nanterre.
T.A.C. ( Théâtre Aimé Césaire à Fort-de-France)