Un groupe de chercheurs brésiliens s’interroge sur l’injection depuis 2014 d’un insecticide dans les réseaux hydriques publics et la flambée de cas de microcéphalies dans le Nordeste.
Et si les microcéphalies du nouveau-né dans le Nordeste brésilien résultaient d’un vaste empoisonnement entamé il y a deux ans sous l’aval du ministère de la Santé brésilien et non du seul fait de la contamination par le Zika de la femme enceinte ?
C’est la bombe qu’a jetée l’association brésilienne pour la santé collective, Abrasco (associação brasileira de saúde coletiva) composée de groupes de travail de techniciens, professionnels, universitaires de la médecine sociale, de la santé publique, de l’éducation populaire, de la santé au travail … Une bombe alors que « les études se poursuivent pour démontrer formellement l’implication du virus Zika » dans les cas de malformations congénitales (Le Monde du 05/02). Du fait du peu de recul, la médecine internationale tâtonne et évoque des facteurs aggravants, toxiques, environnementaux …
Abrasco publiait une note technique le 2 février 2016 dans laquelle elle remet en question les assertions du ministère de la Santé brésilien d’un lien de cause à effet Zika-microcéphalies. Elle s’interroge sur l’injection dans les systèmes hydriques collectifs dans le Nordeste depuis des décennies de larvicides et notamment depuis « 2014 » du pyriproxyfène, un inhibiteur de croissance utilisé sur les larves de l’aedes aegypti produit par l’industriel japonais Sumitomo Chemical (« partenaire stratégique » de Monsanto). « Ce larvicide inhibe la croissance et le développement des caractéristique adultes de l’insecte pour les maintenir dans un état immature, comme par exemple en empêchant la maturité des organes reproducteurs ».
Ce produit est d’ailleurs une des voies soumises à réflexion aujourd’hui en Guyane par l’Institut Pasteur. (Guyaweb du 27/08/14)
Alors que le Brésil fait face à plus d’1,5 million de cas de contamination par le Zika, d’autres voix venues d’Argentine et relayées par des médias internationaux évoquent aussi cette troublante coïncidence entre les nombreuses malformations rapportées dans le Nordeste, où l’épidémie est particulièrement virulente et le recours au pyriproxyfène dans cette partie du pays. « L’utilisation continue de larvicides chimiques dans les eaux de boissons de ces familles [du Nordeste] depuis 40 ans n’a jamais réussi à réduire le nombre de cas de maladies provoqués par un arbovirus [dengue, chikungunya, zika]. En 2014, un nouveau larvicide, le Pyriproxyfen, a été introduit dans les eaux de boisson des populations et dans les réseaux publics. Conformément aux orientations du ministère de la Santé » note Abrasco.
Pour Abrasco, sur les « 3 893 suspicions » de microcéphalie fœtale, reportées dans l’Etat du Pernambuco au 20 janvier 2016, « 49 » décès à la naissance pour complications liées aux malformations ont été enregistrés. Sur ces 49 décès, l’infection par le Zika fut confirmée pour « cinq » nouveaux-nés.
« Les doses de larvicide sont si basses et si peu toxiques que nous pouvons les verser dans l’eau de boisson ». Ministère de la Santé brésilien…
Lire la Suite & Plus => Guyaweb.com