Lettre ouvert de Gary Klang au Président Macron
Monsieur le Président,
Vous traitez les Haïtiens de cons.
Quelle arrogance !
Vous ai-je traité de con lorsque vous avez bêtement dissous l’Assemblée Nationale ?
Vous ai-je traité de con lorsque vous armiez bêtement l’Ukraine au risque de déclencher une troisième guerre mondiale ?
Était-ce là votre désir ?
J’ose croire que non.
Battez-vous donc plutôt pour la paix, contre la guerre.
Ne craignez pas de tenir tête à Biden au lieu de le suivre aveuglément.
Libérez-vous de cette tutelle néfaste.
Et puis, prenez exemple sur le Général de Gaulle, cet homme irremplaçable, qui sut, chaque fois qu’il le fallait, s’opposer aux États-Unis d’Amérique.
Puis-je vous rappeler que les Haïtiens que vous traitez de cons ont fondé la première République noire et que là où Spartacus avait échoué, eux ont réussi en se libérant de l’esclavage.
Jean-Jacques Dessalines, sans oublier Toussaint Louverture, Pétion, Christophe et d’autres, chassa pour toujours les troupes de Bonaparte à la bataille de Vertières qui, soit dit en passant, n’est enseignée dans aucune école de France, comme si elle n’avait jamais existé.
En outre, pour la punir de son audace, la France obligea la jeune République noire à payer une dette appelée de l’Indépendance.
Remarquez l’ironie qu’il y a à parler de dette de l’Indépendance.
Comme si l’on demandait à la France de payer une dette aux Allemands pour s’être libérée des nazis.
Ou aux Algériens de le faire parce qu’ils avaient chassé les colonisateurs français.
Vous voyez bien que tout cela n’a aucun sens.
Mais là ne s’arrêtent pas les inepties de la France.
Lorsque Aristide fut démocratiquement élu président d’Haïti, la France et les États-Unis fomentèrent un coup d’État et n’eût été la présence de l’ambassadeur français, Jean-Raphael Dufour, il serait maintenant au pays des hommes sans chapeau (expression créole signifiant décédé).
Ce coup d’État eut lieu parce qu’Aristide était de gauche et qu’il voulait améliorer le sort du peuple.
Mais, malgré tous ses déboires, ma pauvre île, quoique insultée, demeure un modèle pour l’humanité.
Et cela, vous ne pourrez rien y changer.
La date de 1804, date de l’Indépendance d’Haïti, devrait être connue du monde entier, tout comme 1789 ou 1492, entre autres.
Alors, un peu de respect, Monsieur le Président.
Veuillez agréer, cher Emmanuel Macron, l’expression de mes sentiments distingués.
GARY KLANG, écrivain né en Haïti