— Par -Myrna Nérovique —
Il me plaisait, mais je ne savais pas comment lui parler. J’étais une jeune femme sans expérience. Apparemment, il avait fait Harvard et moi, je me sentais toute petite avec mon niveau master à l’Université des Antilles.
Non, toute fac a ses honneurs, mais il me plaisait et avec mon anglais rudimentaire, je me demandais s’il verrait plus que de la plastique, chez moi.
Il était polonais, moi, j’étais martiniquaise. Je ne savais pas si je pouvais lui plaire. La reine du France-Antilles, la princesse des éditions Baudelaire, la duchesse de Madinin’art.
Pour moi, c’était le roi de TikTok et de Harvard, peut-être. Un homme simple et distingué, que j’aurai aimé avoir auprès de moi.
Je n’avais plus vingt ans. Je pensais à des choses un peu plus sérieuses. Il avait une copine. Une blondinette aux yeux gris et moi, j’étais juste une jolie chabine aux yeux noirs, belle en rouge et belle en orange. Et, défrisée par-dessus le marché.
Pendant qu’on discutait, mon cœur se réchauffait en plein hivernage et s’attristait de l’éloignement de ce beau prétendant, irrésistible et cuisinier. Je raffolais de la cuisine italienne et méditerranéenne . Cela tombait bien, il était écrivain comme moi et son livre rappelait bien des saveurs.
Au chaud dans mon lit, je pensais à Adrien, qui m’avait délaissée et à Emir qui me plaisait tant, à présent. L’un était mon premier et l’autre était un parfait étranger, avec qui je me sentais déjà en emphase.
Un amour de TikTokeur, simplement. Un homme qui me causait déjà du tourment.
Un amour de TikTokeur, que j’aurai aimé croquer de délice, à la Saint-Valentin.
Encore une fois, je lève mon verre de vin, à toutes les « Valentine », qui cherchent encore leur âme sœur. Me concernant, fille d’une Valentine, je rêve à présent de ce TikTokeur et qu’il m’offre un bouquet de fleurs, à moi, la jolie antillaise , qui se délecte des romans à l’eau de rose, au petit matin d’hiver ou de printemps.
La vie est belle ; dégustez-la sans condition.
Myrna Nérovique