— Le n° 340 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
L’opiniâtreté des féministes en Martinique, fait petit à petit de cette date, un rendez-vous annuel incontournable. Cette année, à côté de diverses manifestations éclatées durant toute la semaine, la manifestation unitaire du soir du 8 mars a été un moment fort et revigorant pour les participantes et participants. Un peu plus de 400 personnes ont déambulé dans les rues de la capitale, encadrées par trois remarquables groupes à pied (dont Groov et Gwanaval), avec force pancartes, banderoles, slogans. La municipalité de Fort-de-France accompagna et aida techniquement la manifestation.
L’UFM, doyenne des organisations de femmes du pays, a pris cette année l’initiative d’une marche unitaire. Les différentes organisations participantes ont réalisé une manifestation cherchant à entraîner les hommes dans cette solidarité, afin de ne pas considérer le 8 mars et le combat féministe que comme une affaire des seules femmes.
L’absence de dirigeants de partis majoritaires, ou d’élus masculins de premier rang, dans la manifestation était frappante. Sauf erreur de notre part, le communiqué de Marcellin Nadeau exprimant son soutien fait figure d’exception.
Les mouvements Martinique Palestine Solidarité, puis Matinik Doubout-Gaoulé kont chlordécone et Lyannaj pou dépolyé Matinik, ont opportunément saisi l’occasion de rappeler le lourd tribut payé par les femmes et leur rôle essentiel dans les luttes qu’ils mènent. Les tracts du mouvement anti–chlordécone illustraient cette problématique.
Ceux de la CDMT insistaient sur la dimension sociale du combat pour le 8 mars en soulignant que les revendications spécifiques du mouvement des femmes, vont de pair avec les revendications partagées avec les hommes des classes populaires.
Le tract de RÈSPÉ faisait le lien entre toutes les dimensions de la lutte, en phase avec la tonalité générale d’un 8 mars féministe, social, internationaliste, écologiste.
Le collectif, pour sa part, a publié un manifeste sur la situation des femmes aujourd’hui, qui sera envoyé aux acteurs et actrices du monde économique, social et politique, de Martinique.
Que cette manifestation serve de point d’appui pour continuer tous ces combats dans une perspective émancipatrice.
Notre lutte contre le chlordécone :
Le vote en première lecture de la « loi Califer » est tout, sauf une raison de ralentir la pression.
D’abord, on connaît la procédure qui peut comprendre une double navette, entre assemblée nationale et sénat. Ensuite, nous avons rendu compte, ici même, de la première proposition de loi présentée par Marcellin Nadeau, dont le sort n’est pas réglé. Enfin, on sait bien que sans une implication populaire dans le débat, le Pouvoir continuera de chercher à noyer le poisson.
C’est bien pourquoi, les organisations anti–chlordécone ont pris une triple orientation : d’abord de continuer les constitutions de partie civile dont le nombre continue d’augmenter. Ensuite, proposer aux Députés de Martinique et Guadeloupe d’approfondir ensemble le débat suite au premier vote. Enfin, relancer la collecte de fonds pour de nouvelles initiatives judiciaires, par la cagnotte leetchy, et par le rappel aux intéressés de la demande d’aide financière.
Affaire Pinto : le harcèlement continue
Le système politico-judiciaire manifeste toujours à l’égard de « l’affaire Pinto », la même incroyable contradiction : incapacité d’avancer vers la moindre solution, malgré les décisions de justice sans effet, et acharnement à faire taire celui par qui le scandale arrive. La dernière arrestation de Pinto, son caractère rocambolesque, le mépris qu’il révèle pour l’opinion publique, sont symboliques de tout ce dossier.
Depuis le communiqué ci–dessous, adopté le jour même par 25 organisations, la garde à vue s’est achevée non sans laisser des traces sur l’intégrité physique de l’embastillé.
Libérez immédiatement Hervé Pinto !
Ce mercredi 6 mars, vers 11h25, au moment où il sortait des studios de SEM-RADIO, Hervé PINTO a été brutalement arrêté par des agents en civil du GIGN.
Nous dénonçons fermement ce véritable guet–apens contre le président du KJM. Le harcèlement constant des autorités coloniales contre Monsieur PINTO, vise à criminaliser et à briser un homme qui réclame le respect des droits des héritiers de Félix GRAT, « conformément aux principes de la constitution française elle-même sur la propriété privée», comme il le rappelle souvent.
Ce nouveau forfait du colonialisme français, ne fait qu’augmenter les tensions dans cette affaire et éloigne d’une solution pertinente.
NOUS EXIGEONS LA LIBÉRATION IMMÉDIATE D’HERVÉ PINTO ET LE RESPECT DE SES DROITS !
NOUS METTONS EN GARDE LES AUTORITÉS FRANÇAISES CONTRE TOUT TRAITEMENT QUI PORTERAIT ATTEINTE À LA SANTÉ ET À L’INTÉGRITÉ DE MONSIEUR HERVÉ PINTO !
MARTINIQUE, Mercredi 6 mars 2024.