— Par Juliette Hay —
Après le blocage de son compte Twitter en raison de la diffusion d’une caricature de Charb, Marika Bret, figure historique de « Charlie Hebdo », s’insurge ce 18 septembre contre la sanction du réseau social. Elle condamne plus largement la multiplication des censures à l’encontre du dessinateur disparu, qu’elle qualifie de « seconde mort ».
« Cet événement indécent et lâche vient s’ajouter à beaucoup d’autres qui ont eu lieu contre Charb ces trois dernières années », lance Marika Bret auprès de Marianne. Cette historique de l’hebdomadaire satirique ne décolère pas contre Twitter après la censure, ce lundi, de son compte en raison de sa photo de profil. Pourtant inchangée depuis la création de sa page il y a un peu plus de trois ans, elle met à l’honneur un dessin de Charb ironiquement intitulé Les extrêmes se touchent, représentant un prêtre et un imam se touchant le pénis. Une caricature symbole de « l’essence du combat mené pendant 23 ans par Charb contre l’extrémisme et l’obscurantisme », qui n’a semble-t-il pas plu aux modérateurs du réseau social. Elle aurait ainsi « enfreint les règles de Twitter ».
Une décision d’autant plus surprenante pour Marika Bret que son compte, créé en mémoire de l’ancien directeur de publication et dessinateur assassiné lors des attentats du 7 janvier 2015 avec 11 autres de ses collègues, n’avait jusqu’alors fait l’objet d’aucun avertissement de la sorte. « J’ai relu toute les conditions, je ne vois toujours pas en quoi ce dessin contrevient aux règles de Twitter », poursuit-elle, perplexe.
Pour celle qui défend depuis toujours l’humour grinçant de Charb, le réseau social crée, par cette suspension, un amalgame entre satire et extrémisme : « C’est comme si Twitter mettait le dessin de Charb au même niveau que les propos antisémites, islamophobes et xénophobes des racistes ». Et d’ajouter : « Pour moi, Charb avait cette capacité à faire un dessin qui pique dans ce qu’il dit, mais avec cet humour qui caractérise le langage satirique. Mais jamais il n’a prôné le racisme dont on le taxe parfois »….
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