Dès le mois de juillet, le documentariste américain Michael Moore prédisait la victoire du milliardaire républicain. Son article ne cesse d’être partagé sur les réseaux sociaux ce mercredi matin, depuis que son présage est devenu réalité.
Le réalisateur américain Michael Moore avait détaillé, près de quatre mois avant le scrutin, les raisons pour lesquelles Donald Trump sera élu.
« Il est temps de sortir de votre bulle pour faire face à la réalité ». Michael Moore, le réalisateur américain de documentaires (Fahrenheit 9/11, Bowling for columbine…) a publié mi-juillet sur son site un article prophétique: « Cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner ». Depuis que le candidat républicain s’est assuré d’accéder à la Maison Blanche en déjouant tous les pronostics, ce mercredi matin, l’article, ne cesse d’être partagé sur les réseaux sociaux, aussi bien dans sa version américaine que française, traduite par Le Huffington Post.
Le réalisateur, qui sortira prochainement Michael Moore in TrumpLand, un documentaire sur le milliardaire new-yorkais, esquisse un constat implacable: « Ce clown à temps partiel et sociopathe à temps plein va devenir notre prochain président ». Et il le regrette: « Jamais de toute ma vie n’ai-je autant voulu me tromper », écrit le sexagénaire, mais « Trump va remporter l’élection du mois de novembre ».
Les statistiques, « un moyen de vous protéger d’un traumatisme »
« Vous aurez beau vous consoler avec des statistiques », continue l’Américain, qui détaille un électorat composé à 77% de femmes, de « personnes de couleur » et de moins de 35 ans, mais, assène-t-il, « ça ne restera qu’un moyen de vous protéger d’un traumatisme ». Il ajoute: « Il n’y a aucun doute qu’Hillary remporterait l’élection haut la main si les jeunes pouvaient voter avec leur console X-box ou Playstation ».
L’Américain misait alors sur un faible taux de participation des citoyens qui « habitent dans un quartier pauvre à dominante noire ou hispanique ». « L’élection repose sur les gens qui sortent de chez eux pour aller voter, et Trump dispose d’un net avantage à cet effet », explique Michael Moore.
« Je crois que Trump va porter une attention particulière aux États « bleus » de la région des Grands Lacs, c’est-à-dire le Michigan, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin », présage aussi le documentariste. Résultat, avant 10h30 ce mercredi, le républicain avait raflé les trois derniers états cités, le résultat du Michigan étant toujours en suspend. « Le Brexit est en train de se reproduire », commentait le réalisateur.
« Notre plus grand problème n’est pas Trump mais bien Hillary »
Autre point mis en avant: l’idée que l’arrivée d’une femme au pouvoir, provoque une « crainte du changement » chez les « mâles blancs ». Le sexagénaire met aussi en cause l’impopularité de l’ancienne secrétaire d’Etat. « Notre plus grand problème n’est pas Trump mais bien Hillary », constate-t-il. En se justifiant: « Elle représente la vieille manière de faire de la politique, c’est-à-dire l’art de raconter n’importe quoi pour se faire élire, sans égard à quelque principe que ce soit ». Michael Moore fait aussi référence à la déception des partisans de l’ancien candidat démocrate Bernie Sanders, notamment les « jeunes », en soulignant chez eux un « vote déprimé ».
Il conclut sa prophétie en évoquant « l’effet Jesse Ventura ». Ce lutteur américain a été élu gouverneur du Minnesota en 1998, alors qu’il n’avait jamais exercé aucun mandat politique. « Élire Ventura a été leur manière de se moquer d’un système malade. La même chose risque de se produire avec Trump », décrypte le documentariste.
La « prochaine vague de fascisme » aura « un visage amical »?
Au moment de l’annonce de la victoire du milliardaire républicain, il a posté sur Twitter une citation du chercheur Américain Bertram Gross, auteur du livre Friendly facism (le fascisme à visage amical).
« La prochaine vague de fascisme ne s’abattra pas sous la forme de chars et de camps, mais elle viendra sous la forme d’un visage amical », écrit-il, sous la forme d’une nouvelle prophétie.
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