Une exposition qui cartonne au musée du Quai Branly depuis près d’un an, et un salon mondial qui réunira les meilleurs artistes le week-end prochain à Paris.
Avec le chiffre record de 330.000 visiteurs estimé depuis le 6 mai dernier, l’exposition phénomène « Tatoueurs, tatoués » (jusqu’au 18 octobre) devient la plus fréquentée de l’histoire du musée du Quai Branly. Au fil de ces calligraphies sur peau venues du monde entier aussi belles que des peintures, elle prouve que les as de l’aiguille sont aussi des artistes, et sait attirer, grâce à une scénographie pédagogique et ludique, un public de fans et de néophytes de tous les âges.
Une manière d’afficher sa différence
Un succès institutionnel qui confirme le boom du tatouage dans les sociétés occidentales : aujourd’hui, un Français sur dix a de l’encre sous la peau, notamment, dit-on, un de nos présidents de la République, et 20 % des 25-34 ans ; on compte plus de 4.000 professionnels du dermographe dans l’Hexagone contre 40 il y a trente ans. Il faut parfois attendre des mois pour obtenir un rendez-vous avec les jeunes pointures de la capitale. L’an passé, le Mondial du tatouage a battu le record d’entrées de la Grande Halle de la Villette avec 27.000 amateurs en trois jours. « Et le nombre de préventes pour la nouvelle édition, du 6 au 8 mars, indique qu’on devrait refaire aussi bien, voire mieux », explique, non sans fierté, son organisateur Tin-Tin, la référence du tatouage made in France. « Du coup, on a doublé la surface en ouvrant les mezzanines afin d’offrir la meilleure visibilité aux 340 artistes venus du monde entier. Ce qui se fait de mieux en la matière, mais finalement un petit échantillon car de nouveaux génies émergent chaque jour. Le tatouage obtient enfin la reconnaissance qu’il mérite. »
Il a fallu du temps, mais celui qui a contribué à donner ses aiguilles de noblesse à un phénomène longtemps considéré comme une sous-culture urbaine, voire une pratique à risque, n’a jamais douté de son explosion. « Notre art est à la mode depuis mes débuts, dans les années 1980. Mais depuis dix ans, tous les facteurs sont réunis pour lui assurer un vrai succès populaire et faire qu’aujourd’hui, on affiche désormais ses tatouages. » Parce que les stars du cinéma, de la musique, du foot et autres people exposent leurs dessins à fleur de peau, leurs fans rêvent de se faire graver les mêmes signes sur le corps. « Du coup, on se retrouve souvent à reproduire les mêmes choses! Mais ajouter sur soi des marques qu’on a choisies et qu’on n’avait pas à sa naissance, c’est aussi une manière d’afficher sa différence. Tout le monde a une raison particulière de passer au dermographe. Une séance dans un salon de tatouage évite parfois une visite chez le psy!…
Lire la suite et Plus => http://www.lejdd.fr/Culture/Expo/Tatouage-le-boom-de-la-peinture-sur-soi-720476