— Par Yves PASTEL, Ethnologue, poète, auteur-compositeur —
Par sa portée symbolique, la posture fait la différence !
Poser un geste mémoriel autour de crimes contre l’humanité tels que l’esclavage et la traite négrière exige hauteur, profondeur et solennité. C’est la marque d’un indispensable respect pour soi-même et pour la mémoire des disparus que nous honorons. Il y a là toute la force d’un symbole consacrant l’unanimité d’un acte de conscience collectivement assumé.
À titre d’exemple, quand vient l’heure de commémorer la rafle du Vel’d‘Hiv’, les juifs ne dansent pas. Ils s’enveloppent dans un lourd manteau d’affliction ; ils se tiennent raides ils égrènent un à un, dans une litanie interminable, le nom des ancêtres déportés et gazés. Non, le juif ne danse pas dans ces moments-là. Il marque un lourd et profond silence ; il laisse planer l’aigle noir du souvenir sur la mémoire des disparus.
Et la France, et son président le premier, se tait, s’arrête, marque le pas, respecte, compatit ; Entre en profonde contrition. Pas un rire inconvenant, pas un semblant de liesse. Le ciel est lugubre, et les visages scellés dans le marbre du recueillement !