— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ainsi donc, après la simagrée institutionnelle, voilà donc venue l’heure du drapeau. Un drapeau national, en attendant la nation. Un drapeau national et l’idéologie dont il est le porteur. Pourtant, le temps n’est plus où une idée minoritaire pouvait s’imposer, même si une pratique appliquée pendant un certain temps peut finir nolens volens par se faire adopter.
On a beau couper les cheveux en quatre, si le drapeau Rouge-Vert-Noir a peut-être vocation à devenir un jour drapeau national, il n’est autre pour l’instant que le blason d’un nationalisme décadent où l’un des représentants, non des moindres, peut déclarer tout de go : « je fus indépendantiste », ce qui voudrait dire en toute logique qu’il ne l’est plus.
Aussi, le drapeau paraît venir au secours du mouvement indépendantiste qui paraît avoir épuisé ses charmes. Après la démonstration de l’inanité idéologique de ceux qui le portent, le drapeau nationaliste est donc ce qui reste du nationalisme martiniquais. En termes de « confusionnisme », ces derniers sont les acteurs empressés de l’assimilation. Des acteurs qui, après 35 ans de présence aux commandes de cette assimilation, s’accrochent comme des kol roch à la métropole.