— Par Ymane Alihamidi-Chanfi(*) —
Dans l’océan profond, un petit caillou seul,
Bijou vert et rubis dans l’écrin d’azur.
Cette île au grand cœur, sous des cieux si cruels,
Portait déjà le poids de ses sombres blessures.
Le volcan, rugissant, y forgea des douleurs,
Les séismes ont brisé son fragile équilibre.
Des bandes de jeunes fauves sèment aussi la peur,
Et l’abandon du loin rend son destin moins libre.
Quand Chido s’élança, un cyclone infernal,
Ses vents hurlaient si fort qu’ils fendaient l’horizon.
Les toits s’effondraient sous le ciel abyssal,
Emportant les écoles et brisant les maisons.
Femmes et enfants pleuraient leurs biens, leurs morts,
Les cœurs lourds de chagrin dans l’étreinte des cendres.
Les makis terrifiés fuyaient leurs arbres d’or,
Et les roussettes affamées cessaient de s’étendre.
Certains regardaient loin, avec un air hautain,
Méprisant ce caillou balayé par la mer.
Mais d’autres, valeureux, contre vents et destins,
Trouvaient dans leur courage une flamme sincère.