Étiquette : Xénophobie

Mayotte, lagon de la xénophobie

— Par Emilien Urbach —
xenophobieSur l’île, des groupes violents se sont constitués et mènent une véritable chasse aux étrangers sous le regard complice des autorités françaises. Les associations tirent la sonnette d’alarme.

Un ouragan de xénophobie est en train de frapper Mayotte, l’île comorienne devenue département français, depuis 2009. Depuis le début de l’année, plusieurs centaines de comoriens originaires d’autres îles de l’archipel subissent harcèlements et expulsions de la part de groupes mahorais violents. «Du côté de la préfecture, silence radio. Indique la Cimade. Elle laisse perdurer une situation d’impunité totale et ne remplit pas ses missions de préservation de l’ordre public. Cette absence de réaction de l’État est honteuse et dangereuse pour les habitants de Mayotte.»
Femmes, enfants, vieillard jetés à la rue

En décembre, dans un village du sud de l’île, un premier groupe s’est constitué en «collectif des habitants de Tsimkoura». Il adresse alors un courrier aux autorités et fixe un ultimatum aux propriétaires afin qu’ils expulsent les étrangers à qui ils louent leur habitation. Les 10 et 17 janvier entre 200 et 300 personnes sont violemment expulsées de leurs bangas par ces groupes xénophobes.

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En Afrique du Sud, une xénophobie largement banalisée

— Par Sébastien Hervieu —
xeno_afrik_sud-2Sa présence aurait valu tous les démentis. Lui qui dénonçait une « distorsion délibérée » de ses propos. Pourtant, au milieu des quelques milliers de manifestants, ce jeudi 16 avril, dans les rues de Durban, dans l’est de l’Afrique du Sud, point de roi des Zoulous. Entre les nombreux drapeaux de pays africains, personne n’a vu Goodwill Zwelithini brandir une pancarte « Phansi nge Xenophobia » (« A bas la xénophobie ») ou crier « Hlanganani maAfrika » (« Africains unis »).

Cette foule continuera donc de retenir que le chef traditionnel des 12 millions de Zoulous, ultramajoritaires dans cette région côtière, est à l’origine de cette nouvelle flambée xénophobe. En zoulou dans le texte, c’est lui qui a demandé fin mars aux « étrangers de faire leurs bagages et de retourner dans leurs pays ».

S’ensuivirent deux semaines de confrontations avec les étrangers dans la cité portuaire et ses banlieues pauvres. Bilan officiel à ce stade : cinq morts. Davantage selon les associations locales d’immigrants. Et plus de 1 500 d’entre eux – Mozambicains, Malawites, Somaliens, Zimbabwéens… – ont dû fuir leurs maisons ou leurs magasins pillés, obligés parfois de trouver refuge dans des camps montés à la va-vite.

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