— Par Roland Sabra —
Louise reprend conscience dans un abris anti-nucléaire sousterrain. La jeune femme a été sauvée par Mark, un copain qui a pu, dit-il, l’emmner évanouie, dans ce bunker avant que n’arrive le nuage radio-actif généré par une explosion nucleaire d’origine terroriste. After the end , la pièce écrite en 2005 par l’auteru britannique, de renommée internationale, Dennis Kelly est donc un huis clos classique dans sa facture, entre un homme et une femme, coupés de toute communication avec le reste du monde, dans un ailleurs insituable au cours duquel vont se dérouler, se déployer, se dévider, toutes les attitudes, sentiments et passions les plus basiques pour ne pas dire les plus archaiques.
On retrouve là, sous l’évocation d’une menace réelle ou imaginaire le déploiement des mécanismes psychiques défensifs et d’attaque, clivages, projctions, identifications projectives, dénégations, dénis, qui participent à la construiction du huis clos. Le périmètre délimité est un véritable dispositif de contrôle, de contrainte et d’emprise afin de maintenir ou m^me détablir un lien fusionnel. Durablement fermé, conçu dans le but de suspendre le temps et l’espace, de réduire ou d’annuler la parole et la singularité de l’autre, le huis clos est énigmatique et donc en tnt que tel un objet de théâtralisation.