— Par Roland Sabra —
Sans conteste elle est la révélation de ce film. Elle et lui. Elle c’est Stan (Annabelle Lengronne). Lui, Omen (William Lebghil). Elle plus noire qu’hier soir. Lui couleur camembert. Elle « Madame 100 000 volts », volubile, autoritaire, insupportable d’orgueil blessé usant de tous les artifices pour atteindre ses fins. Exceptée la séduction. Ça elle sait pas, elle peut pas ou plutôt elle veut pas. Lui, rêveur, ailleurs, toujours ailleurs, jamais tout à fait réveillé, Pierrot lunaire amoureux depuis sept ans, sans espoir.
Leur histoire ? Un road movie au fin fond de la Normandie. Elle pilote son groupe de rap, Varek, fauché comme les blés. Elle est à la recherche d’un « chauffeur-régisseur-homme à tout faire » pour une tournée. Omen est là, sans doute pas par hasard, il propose ses services. Gratos. Elle accepte contre l’avis du groupe qui ne veut pas de ce « petit blanc », de ce « jambon de pays » qui forcément porte le mauvais oeil . Et vogue la galère. De salles de concerts dépeuplées en chambres d’hôtel minables, de restos camionnettes en mal-bouffe obligée.