—Par Roland Sabra —
En deux plans, les deux premiers, tout est dit. L’ouverture du film se fait en plan rapproché sur une dizaine de gamines récitant une prière, toutes de noir vêtues. Le regard se porte sur l’une d’elle, cheveux lâchés sur le dos et qui dégagent le visage, elle est la seule à porter des percings aux oreilles. Ensuite vient un gros plan sur les pieds des récitantes qui montre des chaussons noirs des chaussettes blanches et… une paire de converse. De la tête aux pieds Wadjda est donc une non conformiste, une hétérodoxe. On le sait les premiers plans d’un film, tout comme la première phrase d’un roman, « Longtemps je me suis couché de bonne heure »(1) sont déterminants. Une œuvre mal commencée est souvent une œuvre ratée et inversement. Cela apparaît comme une vérité de toute évidence avec ce tout premier film saoudien réalisé par une femme, Haïfaa Al-Mansour et qui, avec subtilité et beaucoup de tact, traite, excusez du peu, de la condition féminine en Arabie Saoudite !!