—Par Michèle Bigot—
Le théâtre chinois arrive à Avignon; La Manufacture programme dans le off un spectacle de Meng Jinghui, figure emblématique de la scène contemporaine chinoise. L’un des metteurs en scène les plus influents de l’Asie et le pionnier du théâtre d’avant-garde chinois. Après avoir mis en scène des pièces du répertoire et des créations contemporaines, il se lance à la conquête de Maïakovski et ce n’est pas son moindre mérite, car qui en Occident aurait songé à représenter une pièce de Maïakovski? C’est donc un OVNI pour le spectateur français qu’une pièce d’un auteur soviétique révolutionnaire mise en scène par un chinois: quelle rencontre!
Il fait donc coup double: il dépoussière Maïakovski qui a quand même pris un sacré coup de vieux et il retrouve quelque chose d’une problématique oubliée chez nous depuis qu’on ne joue plus Brecht (ou si peu!): le sort du collectif, son articulation avec l’individuel.
L’intrigue: Prissypkine, ex-ouvrier et ancien membre du parti à la mentalité petite-bourgeoise, délaisse ses camarades ainsi que sa fiancée, Zoïa Berezkine pour se marier avec une bourgeoise, Elzévire Davidovna Renaissance.