Sorti en avril 2012 sur les écrans français, Viva Riva – polar tourné à Kinshasa sur fond de trafic d’essence entre l’Angola et la RDC, avec autant de violence, de sexe et d’humour qu’un Tarentino – est un film qui a ressuscité le cinéma congolais. Plus encore : il a donné un ton nouveau, décomplexé et décapant au cinéma d’auteur africain. À l’heure où se déroule le Festival panafricain du cinéma à Ouagadougou (Fespaco), son réalisateur, Djo Tunda Wa Munga, revient sur son parcours et évoque ses projets.
Le Point : Viva Riva appartient-il vraiment au genre du polar ?
Djo Munga : Absolument. Je l’ai écrit ainsi, j’aime le polar et ce genre m’a permis de parler des choses très dures que nous avons vécues en RDC, surtout pendant ces vingt dernières années marquées par la dictature, la guerre, les tensions, bref, pas franchement une ambiance à l’eau de rose…
Votre film n’a pourtant pas été sélectionné par le Fespaco...
En effet… Mais je n’étais pas non plus dans la philosophie du festival. Je travaille à montrer une Afrique différente, celle d’aujourd’hui et de demain, celle qui bouge, ce qui peut être dérangeant vu d’un certain cinéma africain qui ne parle pas du même monde et qui n’est pas dans la même dynamique.