Port-au-Prince – « Certaines femmes kidnappées n’arrivent même pas à savoir combien d’hommes les violaient »: Judith Fadois a beau travailler depuis plus de six ans en Haïti à la clinique de Médecins sans frontières dédiée à la prise en charge des crimes sexuels, la médecin s’avoue dépassée par l’horreur de certains cas.
Déjà minées par le tabou qui entoure ces crimes dans une société considérée comme machiste, la cruauté accrue des gangs haïtiens lors de certains enlèvements sidère les équipes médicales qui prennent en charge les victimes de violences sexuelles.
« Pour certains cas, je parlerais de mutilation, tellement elles ont été traitées en objet« , témoigne sobrement le Dr Fadois, responsable des activités médicales du centre MSF.
Les bandes armées ont virtuellement pris le contrôle de Haïti depuis plusieurs mois, alors même que ce petit pays des Caraïbes faisait déjà face à une pauvreté endémique.
– « Pure torture » –
Au coeur de la capitale Port-au-Prince, l’équipe du Dr Fadois offre l’assistance médicale d’urgence et le soutien psychologique vital aux victimes mais la gravité des récentes violences a personnellement affecté le personnel de MSF.