|
— Par Roland Sabra —
Les homosexuel(le)s sont-ils, sont-elles des pervers, des perverses? La connotation morale du terme est de peu d’utilité pour la question. Dans un pays où les filles se promènent à moitié nues dans les rues, tout en ayant dans la tête des kilomètres de crinoline la question pourrait paraître surréaliste. Ce numéro de la Lettre est consacré à la question de la perversion, à l’occasion du débat (enfin!) qui suivra la projection à Fort-de-France du film « Des hommes et des dieux« .
Qu’est-ce que la perversion? La réponse pourrait en dérouter plus d’un. Au delà la question de l’homosexualité n’assiste-ton pas à une redéfinition du masculin et du féminin? ( lire le dossier) La propension, de plus en plus répandue, à se déguiser en femme pendant Carnaval, le port ostentatoire de bijoux féminin, la mode du piercing, les boucles d’oreilles, une homophobie prégnante mais un succès assuré pour les « Makoums », des rapports entre sexes marqués par la violence, tout cela ne relève-t-il pas d’une symptomatologie qui renvoie à une identité mal assurée?