— Par Dominique Daeschler —
FESTIVAL D’AVIGNON0FF
Pauline Sales empoigne le féminisme, son aura et « ses mauvaises fréquentations ». Un état des lieux en trois étapes : époques différentes, personnages différents dans un seul lieu, dans une même situation.
Un cinéaste documentariste ( spécialisé dans le tournage de « révolutions ») rachète à sa femme la maison dont il lui avait fait cadeau pour servir de lieu de résidence et de création à des artistes femmes. Il s’autorise régulièrement de petites incursions qui ne manquent pas de le remettre en question. Au fil des ans, la résidence d’artistes vire à une communauté de femmes qui passera d’un mode baba ( Ah! les coussins roses échancrés en leur milieu d’une grande fente rouge !) à un mode plus people avant d’entrer dans l’espace de la sororité, d’évoquer l’homosexualité, d’interroger le genre et les assignations et appellations contrôlées homme- femme, le racialisme…et l’écriture, les écritures. Pauline Sales a le verbe haut, malicieux, secoué de rires : celui qui se retourne comme un gant et fait théâtre avec un sens aigu de la dramaturgie et de la politique.