— Par Jean-Marc Terrine, auteur et critique d’art —
Depuis que les statues de Victor Schoelcher ont été détruites le 22 mai 2020 en Martinique les leçons d’histoire fusent sur la question de l’abolition de l’esclavage chez-nous. Beaucoup de plumes, notamment celles de donneurs de leçons qui sortent de leurs chapelles les plus diverses et qui expliquent à la jeunesse, dans des « lettres » souvent leur condamnation et leur ignorance face à l’histoire. J’ai même vu un feuillet qui reprenait une citation de Karl Marx pour illustrer la faiblesse de pensée de ces activistes : « L’ignorance n’est pas un argument ».
Il est fou de voir comment toute cette pensée, qui s’adosse à une posture dite scientifique, qui pratique l’art de de la rhétorique et de l’argumentation semble avoir perdu ses facultés face à de tels gestes symboliques : faire tomber des représentations. Pourquoi tous ceux qui sont intervenus sur cette question à ce jour1, qui fait tant débat et qui mérite plus qu’un débat, ne voient que la face visible de l’iceberg ? Une face visible, juste une chronologie historique qui suffirait à justifier l’incompréhension et la condamnation de ces actes de vandalisme.