— Par Roger de Jaham—
Sous prétexte de lever « l’épais voile colonial d’un oubli organisé », certains n’hésitent pas à revisiter notre histoire, en particulier la période de l’esclavage et de son émancipation, sans crainte de sombrer dans le révisionnisme.
L’abolitionniste Victor Schœlcher, ou plutôt sa statue, vient d’en faire les frais par la main de vandales obscurantistes. Il semble opportun de citer ici un extrait de l’ouvrage de l’historien Édouard de LÉPINE, « Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique », dans lequel Aimé CÉSAIRE évoquait la haute conscience morale de Victor Schœlcher.
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« Qui est ce Victor Schœlcher ?
Bien entendu, il ne saurait être question d’examiner ici, même très succinctement, l’œuvre colossale de Victor Schœlcher. Il existe aujourd’hui à côté des ouvrages hagiographiques et plus ou moins récupérateurs du premier schœlchérisme, des études plus sereines de la vie et de la pensée du grand abolitionniste. Nous n’évoquerons ici que deux des aspects essentiels de l’œuvre de Schœlcher : sa dimension éthique, son audace politique.
Sur la dimension éthique de cette œuvre, Aimé Césaire est probablement le premier à avoir mis en évidence ce qui en fait l’originalité profonde.