— Par Roland Sabra —
« Comment faire récit au théâtre et créer des images, quand on veut dénoncer la propagande et la fabrication du consentement, qui fonctionnent précisément par récit et par images ? » Julie Timmerman cerne d’emblée la difficulté de la tâche à la quelle elles s’est attaquée en recréant dans une optique brechtienne le genre du cabaret politique avec « Un démocrate ». Elle s’attache présenter le rôle qu’a eu le neveu de Freud, Edward Bernays dans l’invention des techniques de manipulation de masse, plus précisément de fabrication du consentement pour vendre indifféremment, savons, hommes politiques, cigarettes, coups d’État. En réalité il ne s’agit pas tant de vendre que de faire acheter docilement par un consommateur, qui se croyant libre, obéit en fait à des injonctions intériorisées grâce aux techniques de persuasions. De la lecture des œuvres de son oncle Edward Bernays n’ a retenu qu’une chose : les hommes sont animés par des pulsions premières qui dans le meilleur des cas fontt l’objet d’une tentative d’habillage rationnel dans l’après-coup de leur émergence. Faire croire que la cigarette « Luky » fait maigrir pour inciter les femmes à fumer, faire peur aux gens pour qu’ils oublient de réfléchir ( la diabolisation en politique), réduire le féminisme à des slogans ( Moulinex libère la femme) toutes des techniques encore plus raffinées et encore plus efficaces à l’heure du Big Data.