— Par AFP —
Un vent de révolte souffle sur le quartier parisien de Château d’Eau, sorte de Mecque des salons de beauté pour femmes noires, où les salariées, souvent sans-papiers, commencent à protester contre leurs employeurs, peu regardants sur les règles du Droit.
«Madame, une manucure? des tresses, des mèches?» Le conflit social n’a pas encore débordé sur les trottoirs, où les rabatteurs continuent d’alpaguer les passantes pour les attirer chez «Afro King», «Suprême White» ou encore «Dallas Afro Beauté».
Depuis une quinzaine d’années, le boulevard de Strasbourg et les rues adjacentes se sont spécialisés dans la beauté pour femmes noires, comblant le vide laissé par la fermeture des activités de fourrure et en s’appuyant sur une tradition ancienne de perruquerie
Environ 150 salons se partagent une clientèle venue de toute l’Ile-de-France grâce à la proximité des gares du Nord et de l’Est Y règne une spécialisation des tâches: des Africaines coiffent, des Chinoises font les ongles et les sourcils.
«Beaucoup de boutiques ne respectent pas les règles», souligne le maire PS de l’arrondissement (10e) Rémi Féraud, en évoquant des nuisances sur la voie publique, du travail au noir, l’embauche de sans-papiers et une «exploitation des salariés».