Étiquette : Tony Delsham

Pour Tony Delsham

— Par Patrick Chamoiseau —

Corbeau, les chemins perdus vibrent toujours des bonnes vieilles bètafé, éclats sur des songes sans paupières, sur la vieille machine à écrire partagée entre poèmes et romans policiers, sur Tartane dans ces bancs de mulets égarés par les algues, sur le secret innovant du couscous et le parasitage des matchis de la tante (j’entends la Titine qui tousse, du Saint-Esprit au morne du dimanche, continuant de rouler).

Sam, journaliste marronneur, étonnant romancier, conteur-sorcier qui, mieux que nous, parvenait à faire lire ceux qui ne lisent jamais, j’ai écrit entre tes phrases et bien souvent pesé cette science narrative qui fascinait bien des esprits (ceux qui, au porte-à-porte, vendent des textes et des petits dessins, c’est nous).

Mec, il y a des hyènes qui rôdent par là, la bosse au dos, muscles détendus, elles ne ressemblent à rien, mais leur ricanement soutient nos rires les plus anciens (je souris sur ça encore).

Tony, la vertu de tes mots à instruire la clarté, t’honore du plus vaste au plus simple, et te dégage, sans limite connue, la trace qui va, qui reste malgré tout, inaltérable.

→   Lire Plus

« Tribunal des femmes bafouées » : un théâtre créole nécessaire

— Par Roland Sabra —

« Dans les Antilles, le théâtre peut être considéré comme le dernier genre à naître » écrit Bridget Jones dans «  Comment identifier une pièce de théâtre de la Caraïbe. » On distingue généralement deux branches. La première s’inspire de grande figure de l’histoire nègre, africaine ou antillaise. La seconde est d’une veine plutôt comique qui puise dans la vie quotidienne et qui ne dédaigne pas les procédés du boulevard. Tribunal Femmes bafouées qui emprunte au trio classique et comique du mari de la femme et de la maîtresse sans être une bouffonnade tire volontairement du côté de la farce. L’homme à femmes, ce chasseur impénitent, ce séducteur incapable d’aimer, ce collectionneur mutilé donc le cœur est dans la braguette, qui n’est sur la scène sociale que le représentant d’une virilité qui n’est pas la sienne mais celle d’une figure maternelle toute puissante, cette figure lamentable, puérile d’un certain type d’homme est dans la pièce écrite par Tony Delsham l’objet d’une moquerie et d’un assaut de lazzis haut en couleurs. C’est un théâtre populaire au sens noble du terme.

→   Lire Plus