C’était il y a 30 ans, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l’armée réprime les manifestations prodémocratie sur la place Tiananmen à Pékin. Le pouvoir brise le mouvement initié par les étudiants et les intellectuels qui réclamaient la liberté et l’instauration d’un régime libéral sur le sol chinois. Récit de cet élan démocratique avorté.
Tout bascule le 15 avril 1989 avec la mort de Hu Yaobang. C’est un homme politique, un réformateur, cadre du Parti communiste. Pour les étudiants prodémocratie, il incarne l’espoir d’un changement au plus haut niveau de l’État. Sa disparition provoque un électrochoc.
Dès le lendemain, place Tiananmen, la jeunesse libérale déroule ses revendications : plus de liberté, le droit de manifester, d’avoir une presse libre et indépendante, la lutte contre la corruption des élites et l’organisation d’élections libres et transparentes.
Au début, ils sont quelques centaines, mais la foule grossit chaque jour. Le 27 avril, plus d’un million de personnes se rassemblent de manière pacifique devant le Palais du peuple. Le pouvoir ne veut rien entendre, alors les étudiants s’organisent, entament une grève de la faim, font campagne auprès des médias étrangers.