Carnet de route 4
— par Roland Sabra —
Vu de Pékin cela n’a pas plus de valeur qu’une roupie de sansonnet. C’est dans la Chine éternelle que, sans état d’âme apparent, on fait table rase du passé en détruisant des pans entiers du patrimoine architectural pour en reconstruire une copie plus ou moins conforme en béton armé. Pour honorer la mémoire ? Pour le tourisme? Les chinois ont inventer un mot pour désigner la chose :«qianmenisation».
Cette passion pour le vrai-faux est aussi européenne. Le cœur de Berlin est aujourd’hui défiguré par un immense chantier : celui de la reconstruction du château des Hohenzollern, copie conforme du «joyau prussien» détruit par le régime communiste en 1950 ! Enfin pas tout à fait conforme puisque la restauration ne concernera que trois des quatre façades baroques qui masqueront un édifice moderne.
« The cavern » cet endroit mythique de Liverpool qui abrita les débuts des Beatles et qui est l’objet de nombreuses visites de touristes n’est pas le lieu où ils se produisaient, celui-ci ayant été détruit, par stupidité politicienne, au motif que l’immeuble était trop vétuste, avant que la municipalité ne réalise qu’il y avait une demande de la part des visiteurs.